Le choc tant attendu entre les listes conduites par Mamadou Sinsy Coulibaly d’un côté et Diadié dit Amadou Sankaré de l’autres, n’a finalement pas eu lieu, le samedi 26 septembre, à cause du boycott du premier cité. Néanmoins, les délégués, au nombre de 107, au-delà du quorum qui est de 104, ont jugé utile de tenir l’Assemblée générale devant le siège du patronat, que la Direction de l’institution avait pris le soin de cadenasser. A l’issue du scrutin, la liste conduite par Diadié dit Amadou Sankaré a obtenu 89 voix, contre une pour Mamadou Sinsy Coulibaly et 17 bulletins nuls.
Le samedi matin, en dépit des avis divergents autour de la tenue de l’Assemblée générale, de nombreux délégués de Bamako et de certaines régions, dont la quasi-totalité était des partisans de la liste de Diadié dit Amadou Sankaré, ont pris d’assaut le siège de leur organisation, à l’ACI 2000. Ce dernier, habillé en grand boubou bazin de couleur bleu ciel était sur place tôt le matin, tout comme de nombreux grands opérateurs économiques de la place, représentant les 39 groupements professionnels membres du CNPM. Que ne fut leur grande surprise de constater que la Direction avait décidé de cadenasser toutes les entrées de l’immeuble censé accueillir l’Assemblée générale élective.
Malgré cette contrariété, les délégués ont simplement décidé de tenir ladite assemblée générale devant le siège de l’institution. Des sièges et des bâches ont été installés en présence de deux huissiers de justice de l’Etude de Me Diawoye Kanté. Le président de la Commission statutaire du CNPM, Almamy Ibrahima Nafo, assisté de certains délégués, comme Moussa Coulibaly, de l’Association des Promoteurs Immobiliers du Mali (APIM), ont procédé à la vérification du quorum, qui équivaut aux 2/3 des 155 délégués, soit 104 personnes. Un nombre qui sera dépassé. L’assemblée générale pouvait alors se tenir, conformément aux statuts de l’organisation.
C’est ainsi qu’après la mise en place de l’urne, de l’isoloir, de la liste des électeurs et des bulletins des deux candidats, le scrutin a démarré par le vote en premier d’Amadou Djigué, suivi d’autres électeurs, dont le candidat Diadié dit Amadou Sankaré.
Les organisateurs ont fixé l’heure de fermeture du bureau à 18 heures afin de permettre aux délégués en retard de pouvoir accomplir leur devoir consulaire.
A l’issue du dépouillement, mené par l’huissier Faguimba Kanté, la liste Diadié dit Amadou Sankaré a raflé 89 des 107 votants. On y a dénombré une voix pour Mamadou Sinsy Coulibaly et 17 bulletins nuls.
Controverse autour de l’autorité habilitée au report
L’Assemblée générale élective du CNPM est convoquée par le président, sur la base d’une décision du Bureau réuni pour la circonstance. Ainsi qu’elle a été convoquée pour le samedi dernier. Mais, contre toute attente, le Secrétaire général du CNPM, Modibo Tolo, avait annoncé son report au motif » qu’aucune des deux listes de candidature transmise ne remplit les conditions requises à l’article 11 des statuts du CNPM. Pour la tenue d’une élection transparente et crédible, le scrutin, initialement fixé au 26 septembre 2020, est par conséquent reporté « .
En réalité, plusieurs noms se sont retrouvés sur les deux listes en compétition.
Au lendemain de cette décision, le comité statutaire du CNPM, présidé par Almamy Ibrahima Nafo, a précisé qu’étant » garant de l’application des Statuts et règlement intérieur du CNPM dans leur lettre et leur esprit, il constate que l’avis a été (NDRL : du Secrétaire général) publié en violation des prérogatives des organes statutaires du CNPM, à savoir le Bureau et le Comité statutaire. Par conséquent, nous appelons tous les délégués du collège électoral à assister à l’Assemblée générale élective régulièrement convoquée par le président du CNPM, ce samedi 26 septembre « .
Le Comité statutaire de demander par la suite au Secrétaire général de » prendre les dispositions nécessaires pour la tenue régulière, transparente et crédible de l’Assemblée générale élective « .
Pour les partisans de Diadié dit Amadou Sankaré, le Secrétaire général ne peut, en aucun cas, se substituer ou être délégué par le président de l’institution pour reporter une assemblée générale régulièrement convoquée.
Ce d’autant plus qu’il a reçu les listes au moins dix jours avant la date du scrutin. Il devrait donc s’atteler à faire corriger par les candidats les anomalies pour la bonne tenue des élections, sans oublier que la fin du mandat du bureau sortant est le 10 octobre prochain. Selon leurs explications, il n’y avait pas un problème juridique mais un problème éthique.
Pour la tendance Mamadou Sinsy Coulibaly « cette Assemblée générale est illégale et illégitime car n’ayant pas été convoquée conformément aux textes « .
En tout cas, avec la tenue de cette assemblée générale, le fossé s’élargit davantage entre les partisans des deux camps. Et l’on peut légitimement douter que la réunion du bureau sortant du CNPM, prévue, demain, mardi 29 septembre, parvienne à aplanir les divergences. Une bataille judiciaire n’est pas à écarter dans les jours à venir.
Y.C
Source: L’Indépendant