“Un avion piloté à distance (Remotely Piloted Aircraft – RPA) a été perdu près d’Agadez, au Niger, le 23 avril. Les forces américaines ont récupéré le RPA le 24 avril”, a précisé par courrier électronique le commandement de l’armée américaine en Afrique.
“Les rapports indiquent que le RPA a subi une défaillance mécanique. Le RPA n’a pas été perdu en raison d’une action hostile”, assure l’armée américaine.
C’est le deuxième drone perdu par les Américans cette année après la chute d’un précédent drone le 29 février, également dans la zone d’Agadez. L’armée américaine avait parlé “d’une panne mécanique”. C’est le troisième drone américain qui s’abîme au Niger, pays pauvre confronté aux attaques jihadistes très meurtrières dans ses parties Sud-Est, près du Nigeria, et Ouest, limitrophe du Mali.
En octobre 2014, un drone s’était écrasé pour des raisons inconnues sur l’aéroport de Niamey, provoquant la fermeture des pistes pendant plusieurs heures.
Washington a commencé à faire voler ses engins sans pilote depuis l’aéroport de Niamey en 2013, d’abord pour notamment fournir un soutien en renseignements aux forces françaises, engagées depuis le mois de janvier de cette année-là contre les groupes islamistes ayant pris le contrôle du Nord du Mali, puis dans le cadre de la lutte antijihadiste en général.
Le Niger a ensuite autorisé la construction d’une importante base américaine de drones à Agadez, donnant aux Etats-Unis une plate-forme de surveillance pour l’ensemble du Sahel. La base de Dirkou, proche de la Libye, est aussi utilisée par l’armée américaine pour ses drones armés depuis l’an dernier.
La France possède une base sur l’aéroport de Niamey, d’où décollent des avions de chasse et des drones récemment armés.
Quelque 5.100 soldats français de l’opération antijihadistes Barkhane sont déployés dans le Sahel. L’immense Nord désertique du Niger, notamment la zone de la passe de Salvador, non loin de la frontière de la Libye, est un corridor réputé pour le trafic de drogues, d’armes, de migrants, et abrite également des groupes jihadistes.
Le 4 octobre 2017, quatre soldats américains et cinq militaires nigériens avaient été tués dans une embuscade à Tongo Tongo, un village près du Mali, dans le Sud-Ouest. Cette attaque a été revendiquée par l’Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS).
Les violences jihadistes – souvent entremêlées à des conflits intercommunautaires -, ont fait quelque 4.000 morts en 2019 au Burkina Faso, au Mali et au Niger, selon l’ONU.
Source : AFP