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L’ARGENT-ROI DANS LES ELECTIONS : LA BATAILLE OUBLIEE DU PROJET DE LOI ELECTORALE : LA CORRUPTION ELECTORALE EST EN VOIE DE BLANCHIMENT PHILANTHROPIQUE

Politicien Philanthrope, corrupteur électoral en puissance ? La loi n°2017-049 du 08 septembre 2017 relative aux fondations semble avoir incidemment a ouvert une nouvelle boîte de pandore de la corruption électorale.

Dans son article 1er, on peut lire ce qui suit : « La fondation est une personne morale de droit privé à but non lucratif créée par un ou plusieurs donateurs pour accomplir une œuvre d’intérêt général. L’intérêt général s’entend, au sens de la présente loi, par l’accomplissement d’une œuvre à caractère philanthropique, éducatif, scientifique, social, humanitaire, sportif, culturel, ou concourant à la mise en valeur de patrimoine artistique, à la défense de l’environnement naturel ou à la diffusion de la culture, de la langue et des connaissances scientifiques… ».

On a comme l’impression que la loi n°2017-049 du 08 septembre 2017 relative aux fondations, profitant de la rédaction malencontreuse dont nous avons fait cas en ce qui concerne les dispositions anti-corruption de la loi électorale, a de facto réhabilité les pratiques de corruption politique.

L’idéal de projet de société censé être cher aux partis politiques et aux candidats dont résulent naturellement leurs missions de mobilisation et d’éducation des citoyens, de formation de l’opinion à l’expression du suffrage et l’exercice du pouvoir et d’encadrement des élus, a foutu le camp pour laisser la place à l’argent-roi faiseur d’élus.

C’est l’argent-roi qui fait gagner l’élection en permettant d’offrir entre autres des espèces aux électeurs, des tee-shirts et du thé aux jeunes, des tissus et des marmites aux femmes, des tapis de prière aux mosquées, des forages, CSCOM et écoles aux populations démunies.

Les dispositions de l’article 1er évoqué ci-dessus ont incontestablement ouvert une boîte de pandore de nouvelles pratiques déviantes d’autant plus corruptives que la loi n°2017-049 du 08 septembre 2017 relative aux fondations n’a posé aucune balise pour empêcher d’éventuelles collisions entre la philanthropie et l’engagement politique, entre les vrais philanthropes désintéressés et les pseudos philanthropes politiciens acheteurs de suffrages.

Quid de ce promoteur de Fondation à la fois Président de ladite fondation et Président « d’honneur » du parti politique portant quasiment le même nom ?

Quid de cet autre promoteur de fondation à la fois Directeur exécutif de ladite fondation et président « d’honneur » de parti ?

Quid de ces politiciens dont le travail politique de terrain à coût de distribution de chèques consisterait ainsi ” à aider les Maliens avec leur argent”? S’aider soi-même ou aider les Maliens? Toujours est-il que les soi-disant œuvres de bienfaisance de la part de politiciens opportunément déguisés en entrepreneurs sociaux à la petite semaine paraissent suspectes.

Quel est l’impact de ce mélange des genres malsain entre entreprenariat social et entreprenariat politique en relations incestueuses dans lesquelles on voit les présidents « d’honneur » de partis à la fois ex et futur candidats présidentiels potentiels, se déguiser en philanthrope ?

Dans ces conditions, comment fixer la frontière entre les actions relevant de la philanthropie et les pratiques corruptives réprimées par la loi électorale ?

Derrière les apparences du geste de cœur donateur ne s’attendant à la rigueur qu’à des ristournes morales, peut se cacher chez le politicien philanthrope, la main de fer qui ne donne que pour recevoir en compensation des ristournes se comptant en nombre de bulletins de vote mis dans l’urne et en pourcentages de suffrages.

A qui va-t-on faire croire que le geste de cœur du politicien serait gratuit ?

Il ne faudrait pas se mentir à soi:e gentil politicien donateur désintéressé n’est qu’une vue de l’esprit ! (SUITE ET FIN : IV. LE POTENTIEL CORRUPTIF DU PARRAINAGE DE LA PRESIDENTIELLE EST ACCRU PAR LE RAJOUT DE LA PRESENTATION CITOYENNE).

Dr Brahima FOMBA, Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako (USJPB)

Source: LE PAYS

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