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L’après 31 décembre à Bamako : Des lendemains qui déchantent pour les vendeurs de poulets

Si pour certains la Tabaski est la fête des moutons, pour beaucoup d’autres la Saint Sylvestre est la fête aux poulets. Qui dit poulet fait référence à ces marchands de volailles qui, à la veille des fêtes, se frottent généralement les mains. A l’occasion, l’abondance de la demande crée souvent des pénuries de gallinacés sur le marché de Bamako, avec son corolaire de spéculation. Et après la fête ?

 

Lundi, 06 janvier. Une tournée de quelques souks de la capitale pour s’imprégner de l’atmosphère et de l’affluence. Le marché de Banankabougou est considéré comme l’un des plus grands centres de vente de volailles à Bamako. Situés en plein cœur de ce marché situé en Commune VI du District de Bamako, les étals des marchands de volailles s’étendent sur environ 30 mètres. Ici, le prix unitaire du poulet varie entre 2.000 et 2.500 Fcfa. La pintade, elle, coûte entre 3.500 et 4.000 Fcfa. Au loin, on observe une vingtaine de caisses et de paniers chargés de poulets, de pintades et de pigeons, en attente d’éventuels acheteurs.

Là, va avoir lieu un marchandage. Habillé en t-shirt noir, Yaya Diallo, la quarantaine, discute le prix de poulet avec un potentiel preneur. Sa cage contient plus d’une centaine de poulets et de pintades. « Combien coûte le poulet blanc, non le noir ? », demande le client. « Je vous le cède à 2.500 Fcfa », rétorque le vendeur. « Je le prends à 2.000 Fcfa », renchérit l’acheteur. « Ok ! Je vous le donne à ce prix-là », concède le marchand. Vite fait ? Oui. Bien fait ? à voir, surtout pour le vendeur !

Interrogé après cette discussion, notre interlocuteur reconnaît que l’affluence était beaucoup plus grande à la veille de la fête. « Il y avait du monde partout, tout le monde voulant apporter du poulet en famille », ajoute Yaya Diallo. « Je ne peux pas vous donner un chiffre mais, j’en ai beaucoup vendu à la veille du 31 décembre. Après, il n’y a plus de vente », se désole-t-il.

Pour lui, le marché de poulet dépend des circonstances et chaque jour a ses réalités. « Il est des jours où les clients affluent. Il y a, aussi, des moments où nous passons toute une journée sans réaliser la moindre vente. Nous gagnons quand-même de quoi nourrir la famille », explique-t-il.

CHIFFRE D’AFFAIRES – A côté de lui, commerce Youssouf Diarra, un autre vendeur de volaille. Assis sur une chaise au milieu de collègues, la causerie semble animée. « Aujourd’hui, le marché est timide, il n’y a pratiquement plus de vente. La veille de la fête de fin d’année, j’ai vendu des milliers de poulets et de pintades. Aujourd’hui, je vends moins d’une centaine de poulets », compare M. Diarra, d’une voix timide.

Dans les alentours, jouent des adolescents âgés de 15 et 16 ans. Leur tâche est de déplumer la volaille à la demande du client. « S’il n’y a pas de marché du côté des vendeurs de poulets, nous sommes obligés d’attendre. Et, actuellement, les clients se font rares », témoigne un jeune arçon. « Cela semble dû au manque d’argent, parce que les gens ont beaucoup dépensé pendant la fête », estime un d’eux.

Arrivé au marché de Magnambougou, nous avons rencontré un vendeur de poulets qui a voulu garder l’anonymat. Vêtu d’un pull-overde couleur bleue, un petit sac en bandoulière, il dénonce la concurrence déloyale des vendeurs ambulants. « Ceux-ci ne payent pas de taxe. A la fin des fêtes, ils disparaissent et attendent la prochaine fête », déplore le vendeur. A l’entendre, les vendeurs ambulants sont à la base de cette mévente à laquelle est confronté le secteur aujourd’hui.

Au marché de Torokorobougou, en Commune V, à l’autre bout de Bamako, un jeune homme vend des poulets au bord de la route, en face du marché. Lassiné Traoré confie : « Le 31 décembre dernier, j’ai réalisé un chiffre d’affaires estimé à 150.000 Fcfa ». Depuis, seuls quelques clients habituels rendent visite au marchand de volaille.

AG/MD

(AMAP)

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