La session du comité de suivi de l’Accord d’Alger, qui s’est tenue à Bamako lundi, est la première depuis la mise en place des autorités de transition en septembre.
Un groupe de soutien au Mali sera bientôt mis en place pour apporter son soutien à la transition, a affirmé mardi soir le commissaire paix et sécurité de l’Union africaine, Smaïl Chergui, lors de son intervention par visioconférence à la 41e session du comité de suivi de l’accord de paix et de réconciliation au Mali (CSA), issu du processus d’Alger.
Tout en se félicitant de “la relance des activités de suivi de l’accord, dont la mise en œuvre est impérieuse pour le retour de la paix au Mali et pour la stabilité de la région”, le diplomate algérien a ainsi “annoncé la mise en place prochaine d’un groupe de soutien de l’Union africaine pour accompagner la transition” dans ce pays du Sahel, un indiqué le communiqué du CSA, transmis à notre rédaction. Après le putsch du 18 août dernier, qui a renversé l’ancien président malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), les militaires maliens ont mis en place une autorité de transition, à la suite d’âpres négociations avec la Cédéao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) et sous la pression de l’ONU et de l’UA.
En tant que pays voisin et président du CSA, l’Algérie a pesé de tout son poids pour un retour à l’ordre institutionnel au Mali, où des craintes planaient sur l’avenir de cet accord signé en mai-juin 2015, au bout de presque trois ans de tractations avec l’ancienne rébellion targuie de la Coordination des mouvements de l’Azawad. Tout en soutenant le processus de transition politique à Bamako, Alger a exigé que la mise en œuvre de l’accord de paix se poursuive et de lever tous les obstacles lui ayant causé d’énormes retards, livrant le nord du Mali au chaos sécuritaire et aggravant la crise socioéconomique de dizaines de milliers de personnes.
La session du CSA qui s’est tenue à Bamako lundi est la première depuis la mise en place des autorités de transition en septembre. Le Premier ministre de transition, Moctar Ouane, a assisté à cette réunion durant laquelle il a exposé les priorités de son gouvernement concernant la mise en œuvre de l’accord d’Alger, a indiqué le communiqué du CSA. Selon M. Ouane, il est urgent de procéder à la “redynamisation du processus DDR (désarmement, démobilisation et réinsertion des anciens rebelles), à l’accélération des réformes politiques et institutionnelles, au soutien aux actions de développement et à la relance du chantier de la réconciliation nationale”, précise le même communiqué. Plus de 3000 ex-combattants de la CMA, mais aussi d’autres coalitions de groupes politico-armés dans le centre et le nord du Mali devraient être concernés par le processus DDR.
Certains d’entre eux pourraient (ré)intégrer l’armée malienne régulière, tandis que d’autres devraient être aidés à retrouver un autre emploi. Face à la crise politique qu’a connue le Mali ces trois dernières années, ce processus n’a pas avancé d’un iota, accuse l’ex-rébellion, qui contrôle quasiment Kidal, la principale capitale du nord du Mali, où le retour progressif de l’autorité de l’État se fait toujours attendre.
Le CSA se fixe ainsi pour objectif, sur le court et moyen termes, de “clôturer, dans un délai raisonnablement court les actions prioritaires prévues dans les quatre volets de l’accord, y compris celles relatives à l’opérationnalisation des nouvelles entités administratives (…), au retour des services sociaux de base, en particulier en matière d’éducation, et au lancement des premiers projets pilotes dans le cadre du Fonds du développement durable ; et à la reprise des auditions publiques de la Commission vérité, justice et réconciliation (CVJR) ; et de se projeter sur le restant du processus de mise en œuvre de l’accord en adéquation avec les objectifs et le calendrier de la transition”, ajoute encore le communiqué.
Lyès Menacer
Source : liberte