Elles permettent l’intégration, facilitent et encouragent l’acquisition du savoir

Notre pays, à l’instar de la communauté internationale, a commémoré vendredi, la Journée internationale de la langue maternelle.

L’événement a été célébré à Siby, une localité située à 50 km de Bamako. Il a regroupé autour du ministre de l’Education nationale, Mme Togola Jacqueline Marie Nana, ses homologues de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Moustapha Dicko, de la Fonction publique, Bocar Moussa Diarra, et de la Promotion de Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Sangaré Oumou Ba. Poèmes, sketches de sensibilisation, causerie avec les apprenants des centres d’éducation pour le développement et des centres d’alphabétisation pour adultes, ont meublé la journée.

Pour fêté la Journée internationale de la langue maternelle, la communauté internationale a retenu le thème : « Langues locales pour la citoyenneté mondiale : Zoom sur la science ». Au plan national, c’est le thème « Investir dans les langues maternelles, facteur de développement endogène durable » qui a été privilégié. Les deux thèmes ont en commun les concepts de sciences et de développement et font ressortir l’intérêt des langues maternelles dans le processus de développement.

Les langues maternelles en plus d’être les dépositaires de nos valeurs sociales, de notre conscience individuelle et collective, de notre vision du monde ou de notre civilisation tout court, sont également de véritables outils de développement social, économique, culturel et politique.

Dans notre pays, les pouvoirs publics ont vite compris que les langues maternelles peuvent permettre d’éradiquer l’analphabétisme et de briser la chaîne du sous-développement. Ce qui justifie la création des centres d’éducation pour le développement ou d’alphabétisation.

La langue maternelle est un outil pédagogique important et un instrument de développement social et économique. Elle permet l’intégration, facilite et encourage l’acquisition du savoir.

« Le thème de la journée internationale des langues maternelles édition 2014, jure de lever le défi de la compétitivité entre le vocabulaire scientifique complexe, variant, divers et étendu et le vocabulaire qu’il a dans nos langues locales », a expliqué la directrice de l’Académie malienne des langues (Amalan), Mme Coulibaly Mariam Koné. Nos langues maternelles portent le gage du développement endogène, a-t-elle assuré.

« Les anthropologues, les psychologues et surtout les pédagogues sont unanimes que l’utilisation des langues maternelles offre aux citoyens une meilleure chance d’accéder à la science, au développement et de renforcer l’éveil des consciences », a confirmé le ministre de l’Education nationale. Mme Togola Jacqueline Marie Nana a salué la création, dans son département, d’une direction nationale de l’éducation non fonctionnelle et des langues nationales et de l’Académie malienne des langues.

La valorisation des langues maternelles doit permettre à celles-ci de contribuer vigoureusement à la lutte contre l’analphabétisme et l’illettrisme néfastes au développement. « Les autorités du Mali ont vite compris, à travers différents plans et programmes de développement, la nécessité d’engager la lutte contre l’analphabétisme. Mais le chemin est parsemé d’embûches de tous genres », a averti le ministre qui a indiqué que notre pays compte 13 langues classées « langues nationales » et enseignées dans le cadre du processus de développement.

Le message du thème national préconise un accroissement de la part des ressources publiques affectée aux langues maternelles afin de les aider à jouer pleinement leur mission stratégique de développement. Dans ce cadre, les collectivités territoriales, les entreprises privées et la société civile sont appelées à investir dans les langues maternelles en vue d’un développement général, harmonieux et endogène du pays, a précisé le ministre de l’Education nationale.

« Tous les secteurs de la vie publique ont besoin des langues maternelles pour se développer convenablement et de façon participative et responsable. Qu’il s’agisse de l’éducation nationale, de la promotion de l’enfant, de la femme et de la famille, de la santé publique, de l’assainissement, du transport en commun, du code de la route, du développement rural, de la recherche scientifique, de la décentralisation, de la justice », a énuméré Mme Togola qui a invité les acteurs de ses secteurs à utiliser les langues maternelles.

Auparavant, le maire de la commune de Siby, Mamadou Camara, s’est réjoui du choix porté sur sa localité pour abriter l’événement. La commune de Siby compte 4511 élèves repartis entre 26 écoles, 5 centres d’éducation pour le développement et 17 centres d’éducation pour la petite enfance.

Be COULIBALY