Dernier rebondissement dans la saga judiciaire de Pervez Musharraf au Pakistan : l’ancien dirigeant militaire a été admis à l’hôpital pour un malaise cardiaque alors qu’il devait comparaître pour la première fois devant un tribunal spécial censé le juger pour trahison. Une apparition très attendue et déjà reportée plusieurs fois ces derniers jours.
Avec notre correspondante à Islamabad, Gaëlle Lussiaà-Berdou
Pour la troisième fois en quelques jours, journalistes, forces de l’ordre et curieux étaient réunis devant la Bibliothèque nationale d’Islamabad, transformée pour l’occasion en tribunal spécial où siègent les trois magistrats qui doivent juger Pervez Musharraf pour trahison.
Le gouvernement de Nawaz Sharif lui reproche d’avoir suspendu la Constitution et instauré l’état d’urgence en 2007, alors qu’il était au pouvoir.
Une véritable vendetta politique, selon le principal intéressé, qui assure avoir toute l’armée pakistanaise derrière lui.
À une première audience où on l’attendait, le 24 décembre, l’accusé brillait par son absence. Des explosifs avaient été retrouvés le long du trajet que son convoi devait emprunter.
Toujours pas de Pervez Musharraf à l’audience d’hier, mercredi 1er janvier, encore pour des raisons de sécurité. De plus en plus impatients, les juges ont menacé d’envoyer la police le chercher. En route vers le tribunal ce matin, son cortège a plutôt bifurqué vers un hôpital militaire.
Ses proches estiment maintenant que l’état de santé de l’ancien dirigeant nécessite qu’il quitte le pays. Pour le moment, Pervez Musharraf est inscrit sur une liste noire et ne peut pas quitter le territoire.
RFI