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L’Algérie déjoue des projets d’attaque contre des sites pétroliers

Anticipant de possibles attaques à l’occasion du second anniversaire de l’attaque contre le complexe gazier de Tiguentourine, l’armée algérienne a renforcé la sécurité à la frontière méridionale du pays.

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La semaine dernière, les autorités ont annoncé avoir déjoué plusieurs opérations terroristes visant trois régions abritant des installations pétrolières et gazières dans le sud.

Les forces armées avaient déjà réussi à démanteler une cellule terroriste forte de douze membres qui avait planifié des attaques contre des installations vitales à l’occasion de l’anniversaire de l’attaque d’In Amenas, le 16 janvier.

Cette opération est intervenue quelques jours après la découverte d’armes et de matériel militaire le long de la frontière avec la Libye, suscitant des craintes d’une nouvelle attaque visant les sites pétroliers dans la région de Tiguentourine.

Un communiqué du ministère de la Défense a indiqué que la cellule terroriste neutralisée s’apprêtait à mener des opérations en Algérie en coordination avec des groupes opérant à l’étranger.

Ce communiqué a fait état de liens entre cette cellule et une organisation terroriste opérant au-delà de la frontière algérienne, en référence à la “Brigade des signataires par le sang” de Mokhtar Belmokhtar qui, il y a deux ans, avait mené l’attaque sanglante à Tiguentourine, qui avait coûté la vie à trente-sept ressortissants étrangers travaillant sur ce site.

L’armée algérienne avait abattu trente-deux militants de différentes nationalités, notamment des Tunisiens, des Egyptiens et des Canadiens, et avait pu libérer 685 Algériens et 107 étrangers détenus par ce groupe.

Cette attaque contre ce complexe reste à ce jour la plus meurtrière de ce type que l’Algérie ait connue.

Depuis cette attaque, le commandement de l’armée algérienne a renforcé les mesures de sécurité à la frontière avec le Mali et la Libye, et envoyé à trois reprises des renforts armés pour sécuriser la frontière méridionale. Ce sont aujourd’hui quelque 45 000 hommes qui se trouvent déployés sur cette frontière avec le Mali et le Niger.

Ces importants renforts sont destinés à contrer les menaces terroristes, après que l’Algérie a enregistré une multiplication des tentatives d’infiltration de trafiquants et d’éléments suspects dans la région frontalière de Bordj Beji Mokhtar. Les troupes stationnées à la frontière avec le Mali, le Niger et la Libye ont repoussé plusieurs opérations d’infiltration et saisi des armes de différents types.

Les autorités algériennes ont également renforcé la sécurité autour des installations pétrolières et gazières. Avant l’attaque de Tiguentourine, la sécurité de ces sites était assurée par des sociétés privées.

Le chef d’état-major des armées françaises, l’amiral Pierre de Villiers, avait annoncé en octobre dernier la neutralisation de sept leaders responsables de l’attaque de Tiguentourine. S’exprimant sur la station de radio Europe 1, il avait déclaré que “sur les huit leaders […], un seul reste en liberté, et nous l’aurons.”

Il faisait référence à Belmokhtar, cerveau de cette attaque, qui est encore actif au Sahel ; plusieurs rapports contradictoires font état de sa présence entre la Libye et le nord du Mali.

Pour Ismail Debbech, professeur de science politique et de relations internationales, l’attaque de Tiguentourine a été un message menaçant adressé à l’Algérie.

“Il résulte de la position algérienne, de certains problèmes sécuritaires que connaît la région, et des efforts déployés par l’Algérie pour lutter contre les groupes terroristes dans la région”, explique-t-il.

Il poursuit en ajoutant que les positions exprimées par l’Algérie et les mesures de sécurité adoptées ont troublé certains de ces groupes, qui ont répondu en lançant cette attaque.

“La situation au Sahel ne présage rien de bon et prend une tournure de crise. Elle fait suite à la propagation de foyers de tension dans de nouvelles régions comme le Nigeria et le Tchad”, précise-t-il.

Le sénateur Abbas Bouamama ajoute quant à lui que la situation sécuritaire dans le sud, en particulier dans les régions frontalières, est sous le contrôle des forces armées à In Amenas.

“Cela ne signifie pas pour autant que toute menace a disparu”, indique-t-il. “Nous ne devons pas oublier que les auteurs de cette attaque, après le revers subi à Tiguentourine… ont promis de se venger en tentant d’exploiter chaque occasion qui se présentera pour lancer une opération terroriste.”

Il souligne l’importance du travail de renseignement pour faire avorter les menaces. Comme il le reconnaît, “la situation dans la région est de plus en plus dangereuse par suite des menaces résultant de la détérioration de la sécurité dans le sud de la Libye.”

Il explique que les habitants de la wilaya d’Illizi et des régions frontalières fournissent aux forces de sécurité toutes les informations dont ils disposent pour contrer les menaces.

Pour sa part, Mohamed Khelfaoui, ancien colonel des services de renseignement algériens, explique que l’hypothèse d’une nouvelle attaque contre le complexe gazier ou contre une installation pétrolière similaire est “faible, si ce n’est inexistante”.

“L’opération de Tiguentourine ne se répétera pas, parce que les groupes terroristes ne désirent pas faire étalage de leur force, mais s’attachent à causer des dommages. C’est la raison pour laquelle ils cherchent la bonne cible, conscients en particulier du fait que les autorités algériennes ont renforcé les mesures de sécurité autour des sites pétroliers, ce qui complique pour eux l’accès à de telles installations”, estime-t-il.

Source: magharebia.com

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