L’accord de Brexit de la Première ministre britannique Theresa May a de nouveau été rejeté mardi par les députés lors du deuxième vote décisif organisé au Parlement depuis janvier, renforçant encore les incertitudes quant à la manière dont le pays quittera l’Union européenne (UE).
Avec 391 voix contre et 242 voix pour, les députés ont rejeté l’accord de retrait révisé de Theresa May, une défaite presque aussi lourde que celle du 15 janvier, lorsque les députés avaient rejeté le premier accord de Brexit avec une avance de 230 voix.
Le vote a débuté vers 19H00 GMT, avec une défaite en vue dès le début pour la Première ministre. Mme May, encore enrouée après avoir bataillé pour tenter de sauver l’accord de Brexit quelques heures avant le vote crucial, n’avait en effet pas réussi à convaincre le GRE, une faction déterminante au sein de son propre Parti conservateur.
Le Royaume-Uni doit quitter l’Union européenne le 29 mars. Le premier accord de Brexit négocié par Mme May avait déjà été rejeté le 15 janvier, dans ce qui avait été la plus lourde défaite parlementaire d’un Premier ministre britannique à l’ère moderne.
“Je regrette profondément la décision prise par cette assemblée”, a déclaré Mme May aux députés dans un bref discours après le vote.
Elle a ajouté que les choix auxquels le Royaume-Uni était confronté étaient “peu enviables”, mais que le rejet de l’accord de Brexit allait obliger le pays à faire face à ces choix.
Mme May avait réussi à obtenir de l’UE des modifications juridiquement contraignantes de l’accord qui a été présenté lundi soir au Parlement. Les frondeurs du Parti conservateur et les opposants du Parti travailliste ont cependant déclaré que ces changements n’étaient pas suffisants pour persuader les députés de soutenir l’accord conclu par Londres et Bruxelles en novembre 2018, après des années de douloureuses négociations.
“La réalité est que rien n’a changé. Rien n’a changé. Pas un mot n’a été changé”, a déclaré au Parlement Jeremy Corbyn, leader du Parti travailliste.
M. Corbyn a indiqué que le Parti travailliste avait avancé l’idée de “rester (dans l’UE) en faisant des réformes” dans sa campagne pour faire organiser un référendum.
Avec le rejet de son accord de Brexit au Parlement, la Première ministre risque à présent une nouvelle défaite dans le deuxième vote qui aura lieu mercredi pour tenter d’empêcher un Brexit sans accord, ainsi que dans un troisième vote organisé jeudi pour reporter l’entrée en vigueur de l’Article 50, qui initie la procédure de divorce. Un tel report, s’il a lieu, remettrait sans doute le Brexit à fin juin.