Les travaux de la 4e session du Comité national de labélisation des produits locaux en indications géographiques et marques collectives (Cigmac-Mali) se sont déroulés la semaine dernière au ministère de l’Industrie et du Commerce. Deux produits phares du Mali étaient au centre des échanges. Il s’agit du bogolan et du sel gemme de Taoudéni.
Autre le ministre de l’Industrie et du Commerce, Mahmoud Ould Mohamed, cette rencontre a enregistré la présence de son homologue de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo, des membres du Cigmac-Mali et la directrice du Centre malien de promotion de la propriété industrielle du Mali (Cemapi), Mme Bocoum Fatoumata Siragata Traoré.
Cette session, faut-il le rappeler, marque l’opérationnalisation du Cigmac-Mali, autrefois dénommé Comité national des indications géographiques (CNIG) et vise à valider les cahiers de charges et les projets d’arrêté de reconnaissance nationale du “Bogolan fini du Mali” et du “Sel gemme de Taoudéni” en indication géographique.
Le ministre de l’Industrie et du Commerce a rappelé que de nos jours tous les pays du monde revendiquent l’appartenance de certains produits spécifiques à un patrimoine culturel, artisanal ou gastronomique comme symboles de leur histoire. Ces produits sont, selon lui, le plus souvent issus des zones rurales dans lesquelles les stratégies commerciales de mise en valeur de leur potentiel commercial sont méconnues, voire inexistantes.
“Pour que l’on tire un avantage économique de ces produits locaux, ils peuvent être valorisés au moyen du droit de propriété industrielle : l’indication géographique (IG) ou la marque collective (MC). Or, notre pays regorge de nombreux produits locaux à fort potentiel commercial, possédant pour la plupart de grandes qualités et des liens reconnus avec leur terroir de production et les acteurs qui y résident”, a expliqué le ministre Mahmoud Ould Mohamed.
C’est pourquoi, selon lui, le Centre malien de promotion de la propriété industrielle (Cemapi), conformément à sa mission de secrétaire technique du Comité a entrepris activement ces trois dernières années diverses actions de formation, d’information et de sensibilisation sur le processus de labellisation, d’accompagnement et de structuration des acteurs et producteurs, notamment en ce qui concerne l’échalote de Bandiagara, le bogolan fini du Mali, le sel gemme de Taoudéni.
Il a ajouté que cette dynamique ainsi enclenchée a permis aujourd’hui au Mali d’obtenir auprès de Oapi en juin 2021 sa toute première Indication géographique protégée, “l’échalote de Bandiagara ou Bandiagara Jaba” et de créer et structurer la Fédération des producteurs d’échalote de Bandiagara.
Le ministre Mahmoud Ould Mohamed n’a manqué de parler des avantages de cette labélisation qui permettront d’offrir l’opportunité au Mali de revendiquer et de restaurer à l’échelle nationale et internationale la paternité du bogolan et de faire face aux menaces d’usurpation et de concurrence déloyale qui pèsent sur ce produit, symbole de l’identité culturelle malienne.
Même son de cloche chez la directrice du Cemapi, Mme Bocoum Fatoumata Siragata Traoré, qui a précisé que ce processus permettra de différencier les produits du Mali de ceux des autres pays, renforcera leur visibilité, augmentera la compétitivité de la filière en adoptant une stratégie commune et un marketing de qualité, va accroitre aussi le revenu des producteurs titulaires de ce label et contribuer à la réduction de la pauvreté.
De son côté le ministre de la l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo, a apprécié à sa juste valeur cette initiative qui représente une formidable opportunité pour les intervenants des secteurs. Il a surtout souhaité que cette cérémonie soit le point de départ d’une labélisation continue et au cours de laquelle nos produits auront de la valeur ajoutée à l’instar d’autres pays de la sous-région et du monde.
Kassoum Théra
Source: Aujourd’hui-Mali