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La VAR enrichira-t-elle l’arbitrage lors de la CAN 2019 ?

L’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR) va être employée en Coupe d’Afrique des nations à partir de ce 10 juillet et les quarts de finale de la CAN 2019. La dernière fois que la VAR a été utilisée sur le continent, c’était en finale de la Ligue des champions, et le dispositif n’avait pas fonctionné, engendrant une énorme polémique. La Confédération africaine de football assure avoir toutefois pris les mesures nécessaires.

 

De notre envoyé spécial en Égypte,

Ce 10 juillet 2019 marquera une grande première dans l’histoire de la Coupe d’Afrique des nations de football. L’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR) sera utilisée des quarts de finale jusqu’à la fin de la CAN 2019. Sénégalais et Béninois expérimenteront cette évolution technologique, à l’occasion de leur rencontre au Caire. Une innovation que chacun accueille à sa manière.

Le Sénégalais Salif Sané, qui a déjà connu ce système durant le Mondial 2018, se montre sceptique. « Je ne suis pas trop fan, lâche le défenseur, en conférence de presse. Ça peut nous aider comme ça peut nous pénaliser. De toutes les façons, on n’a pas le choix. On va faire avec. Mais on ne va pas se fier à la VAR ».

Le sélectionneur adverse, Michel Dussuyer, se montre plus réceptif : « Je dirais que l’utilisation de la VAR est un plus pour le football. Ça vient corriger des injustices, par moment. Je le vois comme un effet positif. Après, un jour ça peut vous servir, et un autre jour ça peut vous desservir… Mais, fondamentalement, je pense que c’est une bonne avancée. J’espère jute que ça va fonctionner jusqu’au bout et qu’il n’y aura pas de problèmes techniques. »

VAR et foot africain ne font pas toujours bon ménage

Depuis son adoption par la Fédération internationale de football (FIFA), la VAR n’a pas toujours fait bon ménage avec le foot africain. Durant la dernière Coupe du monde masculine, certaines sélections, Maroc en tête, ont critiqué avec virulence son usage, jugé partial et malhonnête.

Plus récemment, lors du Mondial féminin, les Camerounaises se sont opposées frontalement au fait que plusieurs décisions n’allaient pas dans leur sens, après utilisation de la VAR.

Mais, l’épisode le plus marquant, reste la finale retour de Ligue des champions durant laquelle le dispositif ne fonctionnait pas. Les joueurs du Wydad Casablanca (Maroc), furieux que la VAR ne soit pas utilisable pour re-visionner un but invalidé, ont refusé de reprendre le match. L’Espérance Tunis a alors été déclarée vainqueur. Puis, quelques jours plus tard, la CAF a décidé de faire rejouer la rencontre, après la CAN 2019.

« Nous avons pris le risque de l’utiliser et ça avait très très bien fonctionné jusqu’à que nous rencontrions certaines difficultés », estimait pourtant Anthony Baffoe, le Secrétaire général adjoint de la CAF en change du développement du football.

La CAF se veut rassurante

Le sujet reste sensible. La CAF s’est donc montrée rassurante tout au long de la CAN 2019. « Nous avons pris toutes les mesures nécessaires, pour que cela fonctionne et que nous ayons un support, a assuré Baffoe, lors d’une conférence de presse au début de la compétition. C’est très important. Les arbitres qui travaillent dans le groupe sur la VAR sont déjà au boulot depuis un certain temps ».

« Au départ, la VAR était destinée à la finale, a récemment rappelé le Secrétaire général de la CAF, Mouad Hajji. Mais le Comité exécutif a décidé que le dispositif devait être utilisé à partir des quarts de finale. C’est déjà un pas important. Car l’utilisation de la VAR nécessite du matériel mais aussi de l’expertise. Nous sommes en train de mettre en place des formations pour que les arbitres puissent être homologués VAR ».

Le chef de l’administration a conclu : « Je peux vous assurer que tout se passe bien. Tout le matériel a été réceptionné. Des essais ont été effectués. […] Des solutions de rechange sont prévues au cas où il y aurait une déficience de l’un des systèmes. Mais tout est en place. Les autorisations de l’IFAB [1] sont là. Donc, pour l’instant, rien à signaler. Tout se passe dans les meilleures conditions. »

Propos recueillis par Antoine Grognet, David Kalfa et Olivier Pron,

RFI

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