Trois millions de doses sont administrées chaque semaine, 53 millions en tout depuis le début des campagnes de vaccination et seuls 8 millions d’Africains ont reçu les deux doses nécessaires à une immunité complète.
Plusieurs facteurs expliquent ces faibles résultats. D’abord l’Afrique a reçu très peu de vaccins ; ensuite les populations restent méfiantes et le fait que l’Union européenne ne reconnaisse pas le vaccin Covishield, le vaccin AstraZeneca fabriqué en Inde et utilisé en Afrique, n’a pas aidé.
Le 2 mars par exemple, la RDC reçoit 1,7 million de doses d’AstraZeneca. En raison des incertitudes qui planent sur ce vaccin, le pays ne démarre sa campagne que le 19 avril. « Comme c’était des lots périmés, nous avons redéployé 1,3 million de doses dans six pays voisins, et nous sommes restés avec la différence. Nous avons mis ce vaccin hors circuit parce que non utilisés et en voie de destruction. À ce jour, nous sommes en pénurie », explique Dr Jean Jacques Mbungani Mbanda, ministre de la Santé.
En juin, l’Europe rouvre ses frontières et l’Afrique découvre que le vaccin Covishield n’est pas reconnu par l’Union européenne. Pourtant c’est bien le même que l’AstraZeneca. « C’est exactement le même produit, la seule différence, c’est que l’Agence européenne du médicament n’examine que les produits qui sont censés être utilisés dans l’espace de l’Union européenne », commente Richard Mihigo, responsable de la vaccination à l’OMS Afrique.
Au final, la commission de l’UE explique que les vaccins ayant reçu l’autorisation d’utilisation d’urgence de l’OMS comme le Covishield peuvent être approuvés par les pays membres. « Il y a du travail à faire, y compris par les gouvernements africains, pour faire les plaidoyers auprès des ambassadeurs des pays européens », constate pour sa part la docteure Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
Plusieurs pays de l’Union européenne reconnaissent aujourd’hui Covishield dont l’Allemagne, l’Espagne ou encore la Belgique.
Source: RFI