La migration des hommes est un phénomène mondial qui relève de la nuit des temps. Elle continuera, tant que les conditions de vie seront meilleures à certains lieux qu’à d’autres. Mais, le moins qu’on puisse dire, c’est que l’Europe n’est pas exempte du drame qui se joue à ses portes. L’Europe n’est peut être pas responsable de toute la misère du monde, mais elle est bel et bien parmi les instigateurs des crises incessantes de ces dernières décennies. Au nom de fallacieux motifs, les Occidentaux, ont, tour à tour, détruit le Pakistan, l’Afghanistan, l’Irak, la Lybie, la Syrie…à la recherche du pétrole facile et d’autres intérêts géostratégiques.

Saddam a été sacrifié avec les moutons, les armes de destruction massives n’ont jamais été retrouvées, mais les industries d’armements continuent de s’en réjouir. Les armes sont dangereuses pour tout le monde, mais c’est toujours l’Occident qui gagne !  Mouammar Kadhafi ne dira pas le contraire, s’il vivait encore et Mollah Omar est devenu un mythe. Entre-temps, le sentimentalisme se prépare pour fabriquer Malala Yousafzai, symbole de l’intolérance des talibans. Les dirigeants occidentaux sont les grands-frères des Talibans.

Le va-t’en guerre de Sarkozy a mis Kadhafi chaos, dans un combat de titans tactiquement aérien, sous la supervision d’Obama, l’Américain d’origine kenyane ; le fils d’immigré hongrois et devenu un poids en battant le champion d’Afrique. Le peuple malien se souviendra des dommages collatéraux. Les terroristes du Sahel ne se plaindront pas de la commission partagée avec Barkhane.

Les années passent, la terreur continue au grand dam de Bachar dont le départ est devenu un défi pour Hollande et compagnie. On a voulu faire en Syrie ce qu’on a fait en Libye. Bachar n’est pas Kadhafi. Il a eu un soutien de taille, la Russie du grand Poutine. Bon résultat : l’Etat islamique a eu son Kalifa ! Et sans surprise, les embarcations de fortune arrivent en provenance du Soudan, d’Érythrée et d’Afrique subsaharienne, de la Libye, d’Irak, de la Syrie, d’Afghanistan pour se refugier chez leur bourreau d’hier. Le comble de l’ironie ! L’Europe s’étonne.

L’image d’Aylan, enfant syrien de trois ans, mort noyé le long de côtes turques, semble toucher l’opinion internationale, notamment les peuples européens sur le sort des réfugiés fuyant la guerre en Syrie. Quelle hypocrisie ! Où étaient-ils quand leurs dirigeants armaient des rebelles soi-disant modérés ? Ces rebelles sont aujourd’hui de grands terroristes, enrôlant des enfants soldats. Il n’est un secret pour personne que les femmes et les enfants payent la faute des mauvais décideurs. Chaque peuple mérite ses dirigeants et c’est valable pour le vieux continent.

L’Allemagne s’attend à recevoir jusqu’à 800 000 demandes d’asile cette année, soit quatre fois plus que l’année dernière. La plus grave crise migratoire sur l’Europe depuis la Deuxième guerre mondiale. Après avoir joué au pompier, l’UE a porté sa veste de pyromane pour secourir les déguerpis en quête de bonnes conditions de vie. Détrompez-vous ! Ce n’est point de la charité ni de l’humanitaire. «Mami» Angela Merkel a juste besoin de la main d’œuvre, car la population allemande est trop veille, bien que les néo-nazis ne comprennent pas sa chanson. François Hollande, ou du moins le président le plus impopulaire de l’histoire de la France, en profite pour grimper dans les sondages. Victor Orban veut sauvegarder l’identité chrétienne de l’Europe contre l’immigration musulmane. Le sacré Premier ministre n’a pas besoin d’un conseiller pour lui rappeler que la Hongrie est membre de l’OTAN depuis 1999. Une institution qui frappe toujours dans des pays musulmans.

Attachez bien vos ceintures pour 2060, car des présidents Muhammad, Abdoulaye, Bachir, il y en aura plein. Au nom de la fausse liberté, on décapite les faibles pour voler leurs ressources, sous la coupole du droit international ou du moins, du droit des puissants. Si la démocratie était votre idéal, la Catalogne et la Corse ne doivent pas être des esclaves du 21^ème siècle. Les vagues des migrants prendront d’assaut le continent de Napoléon, tant qu’il continuera d’armer des rebelles, des terroristes ou en déstabilisant des régimes pour ses intérêts criminels. Si la démocratie est le pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peule, elle se cultive, mais ne s’exportera pas sous des bombes. Assez d’hypocrisie !

Mamadou Dit M’baré FOFANA

source : Le Flambeau