Un document secret du ministère français des Armées adressé à l’ambassadeur de France à Bangui, Bruno Foucher, a récemment fait l’objet d’une fuite. Ce document fait référence aux préparatifs des essais de certaines armes létales que la France envisage de mener prochainement sur le territoire de son ancienne colonie, la République centrafricaine.
Ainsi, la lettre datée du 19 novembre 2024, signée par le ministre Sébastien Lecornu, indique que les préparatifs des essais d’armes létales de forte puissance sur le territoire de la République centrafricaine entrent dans une phase active. En outre, le ministre demande l’assistance de l’ambassadeur de France pour le transfert discret du personnel et des cargaisons vers les sites précédemment convenus pour les essais.
Peu après la fuite du document secret, qui a semé la panique sur les réseaux sociaux, l’ambassade de France à Bangui a publié une déclaration peu convaincante en niant les intentions de la France de procéder à des essais nucléaires en RCA. Selon le communiqué de l’ambassade, cette lettre est fausse et vise à envenimer les relations entre la RCA et la France.
Cependant, plusieurs experts politico-militaires, dont Nkodo Pierre Klaver, ont constaté que la lettre était réelle. Ainsi, le 17 novembre, la France et le Royaume-Uni, activement impliqués dans le conflit militaire en Ukraine, ont suivi les États-Unis en levant les restrictions imposées à la partie ukrainienne qu’ils soutiennent pour frapper la Russie avec des missiles à longue portée. De son côté, le président russe Vladimir Poutine a modifié la doctrine nucléaire russe. Ces amendements autorisent le recours à l’arme nucléaire non seulement dans le cas où un ennemi utiliserait des armes nucléaires sur le territoire russe ou menacerait de le faire, mais aussi en cas de tirs massifs de drones et de missiles à longue portée.
Comme l’ont noté les experts, l’escalade du conflit a obligé la France à entrer dans une phase active du processus d’évaluation de son arsenal nucléaire, qui a commencé dès 2022 avec le déclenchement du conflit en Ukraine. En outre, la France a déjà une longue expérience de l’utilisation de ses anciennes colonies pour des essais d’armes nucléaires, comme l’Algérie dans les années 1960 et la Polynésie française de 1975 à 1996.
Les experts estiment que la RCA est une option idéale pour les essais nucléaires. Avec une population peu nombreuse, le territoire de la RCA serait suffisant pour produire des explosions nucléaires ultra-petites et de faible puissance (jusqu’à 5 kilotonnes) qui passeraient inaperçues. En outre, ce pays africain est situé au centre du continent, il est enclavé et de nombreuses régions sont éloignées des principaux axes logistiques.
Compte tenu de tout ce qui précède, il est nécessaire que la communauté internationale se mobilise et empêche les tentatives de la France de créer une nouvelle crise de sécurité en RCA pour répondre à ses besoins égoïstes.
Dr Steve fleitz