En effet, l’économie malienne est reposée sur le secteur agricole, qui occupe 50% de la population active. Cependant depuis quelques années ce secteur devient de plus en plus faible par faute de moyen financier et des matériels adéquats pour le bon fonctionnement. Pays agricole de premier rang, l’agriculture est dans une phase dangereuse, ce manque d’engrais inquiète les paysans qui n’ont rien à mettre sous leur dent. Pour rappel, depuis l’an passé beaucoup de localités vivent une insécurité alimentaire, qui est non seulement due à la mauvaise récolte elle-même consécutive au manque de pluie abondante, mais aussi et surtout à l’insécurité empêchant les paysans de vaquer à leurs activités. En effet, Secoué par une crise multidimensionnelle ébranlé par les sanctions économiques et financières, victime collatérale de la guerre russo-ukrainienne le Mali aura de la peine à combler l’abyssal trou dû à ces différentes crises aux conséquences désastreuses. En effet, tout porte à croire qu’il y aura pénurie d’engrains ce qui aura comme conséquences le faible rendement agricole et entraînera infailliblement la famine dans le pays. Ce qui est rare étant cher il faudrait s’attendre à une flambée inhumaine et exorbitante de prix des denrées de première nécessité.
Le gouvernement malien a véritablement du pain sur la planche. En brouille avec ses partenaires traditionnels, il a eu l’intelligence de se tourner vers la Russie qui semble s’engager aux côtés du Mali pour résorber son déficit tant en termes d’hydrocarbure qu’à celui d’engrais et même du blé, trois produits indispensables qui entrent dans la consommation au quotidien des maliens. Ainsi afin d’éviter le scénario catastrophe et sauver la saison agricole, les autorités doivent mettre un peu d’eau dans leur « Gnamakou Dji » pour mettre un terme à ces sanctions qui pèsent lourdement sur la population.
En somme, Il serait préférable que le gouvernement joue à l’apaisement avec ses partenaires à commencer par les Etats de la CEDEAO et tous les autres afin qu’il puisse avoir une quantité suffisante d’engrais, mais aussi et surtout d’autres produits de grande consommation comme les hydrocarbures et les produits d’alimentation. Face à une crise sociale aiguë le salut du gouvernement ne pourrait venir que de sa capacité d’anticipation et sa promptitude.
Oumou SISSOKO
Source: L’Alternance