Depuis le début de sa coopération militaire avec le gouvernement centrafricain de Faustin-Archange Touadéra il y a trois ans, la présence russe est de plus en plus visible : instruction militaire, accompagnement des FACA dans leur déploiement sur le terrain, protection des mines et jusqu’à la présidence… Une coopération militaire promis à un bel avenir, selon cette dernière.
Des sources officielles vont jusqu’à évoquer aujourd’hui un effectif d’un millier d’hommes déployés dans ce pays, en très grande majorité des membres de la société militaire privée Wagner, qui appartient à un proche de Poutine. Hier, le président centrafricain a accueilli en grandes pompes à l’aéroport de Bangui un don russe : des blindés qui ont donc paradé dans les rues de la capitale centrafricaine devant une foule en liesse mobilisée pour l’occasion.
« La coopération militaire entre la Centrafrique et la Russie est en train de monter en puissance », s’est réjoui Albert Yaloké Mokpemé, le porte-parole de la présidence centrafricaine, après avoir assisté à la parade.
Après ce premier lot de dix blindés réceptionnés hier, dix autres sont attendus en décembre. Et les deux pays ne vont pas en rester là, toujours selon notre source.
Un effet de communication ?
La Russie a promis d’installer d’ici la fin de l’année une mission militaire à Bangui. Son objectif sera d’appuyer la reconstruction de l’armée en aidant à mettre en place durant la même période une garnison miliaire dans l’ouest du pays. Enfin,la Russie s’est engagée à accueillir dans les plus brefs délais une centaine d’officiers FACA dans ses académies miliaires.
La Russie continue donc d’avancer ses pions dans ce pays du pré-carré français, au grand dam de Paris. Le porte-parole présidentiel Yaloké Mokpomé s’est voulu rassurant. « Il y a de la place pour tout le monde, dit-il, en expliquant que « tous ceux qui peuvent nous aider à relever les FACA sont les bienvenus ».
Mais pour l’un des principaux opposants centrafricains qui s’est exprimé sous anonymat afin de ne pas froisser les Russes, « c’était une opération de com’, un spectacle à but électoraliste », a-t-il lancé, estimant que « l’efficacité de l’apport russe reste encore à démontrer d’autant que l’influence des groupes armés continue de s’accroître sur le terrain ».
Source: RFI