En prévision de la prochaine désignation du pays organisateur de la coupe du monde de football en 2022, le secrétariat général de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) a appelé le 20 juillet 2018, les cinq pays du Maghreb, à présenter une candidature commune pour l’organisation de la Coupe du monde 2030 de football. Ce message adressé aux Etats membres de l’UMA est l’occasion d’évaluer le parcours et d’adapter le fonctionnement de l’organisation régionale aux récents développements politiques. De nombreuses questions méritent d’être soulevées.
Comment identifier les changements auxquels font face les pays de la région maghrébine ? Comment réviser le mode d’action de l’UMA, en vue de devenir un acteur régional et international efficient ? Comment relever les enjeux croissants et répondre aux aspirations des peuples pour une plus grande unité ?
Depuis la dernière réunion des chefs d’Etat tenue en 1994, l’inertie politique de l’UMA entrave la construction de l’édifice maghrébin, cependant les perspectives de redynamiser ses institutions et ses structures sont réalisables. En outre, la dimension géographique n’est pas dans le cadre de l’UMA la plus importante. L’idée d’une adhésion de Malte peut prendre forme dans une relation équilibrée, où les pays du Maghreb se positionneront en force dans la politique de voisinage. Les relations qui se nouent entre les Etats de l’UMA et Malte sont basées sur la communauté de langue et d’histoire. L’adhésion de Malte en tant que membre observateur relève à ce titre de l’intérêt d’aller vers la consolidation des liens culturels : l’importance de prendre en compte la langue arabe avec ses variantes. Il est utile de souligner qu’un des piliers de l’identité maltaise est une langue arabisée .Celle-ci constitue l’une des deux langues officielles de Malte. Le contenu du patrimoine régional est traduit par la complémentarité entre la langue Arabe et la langue Maltaise. Ce croisement constitue le ciment du Maghreb.
En outre, Malte joue un rôle important du fait de sa position stratégique sur le bassin méditerranéen. Cet atout est de nature à inciter l’UMA à investir dans plusieurs domaines. C’est en ce sens que la création d’une nouvelle organisation est devenue essentielle pour davantage de rapprochement, afin d’opérer la renaissance du Maghreb Arabe. Ainsi, l’Union du Grand Maghreb Arabe (UGMA) succédera à l’UMA. Une nouvelle union dont les pays membres partagent en commun les constantes civilisationnelles. Ce nouveau cadre définit, pour les quatre prochaines années, les priorités de la coopération régionale. L’avenir du Maghreb Arabe est tributaire de l’engagement des Etats membres, dont les réformes politiques seront le principal axe de développement, conformément aux objectifs fondamentaux de l’UMA. Résorber le décalage entre les nécessités du marché de l’emploi et le capital humain, valoriser les sciences humaines. Tels sont les principaux défis que doit relever le Maghreb Arabe qui doit être bâti en fonction des générations futures.
Benteboula Mohamed-Salah .Géographe
beyusek@hotmail.fr
La rédaction