Les prisons togolaises sont des lieux à ne souhaiter à personne d’y séjourner. Elles ne répondent à aucun standard requis en la matière. Malgré les grandes promesses, les grands discours, elles restent l’anti chambre de la mort. En sortir et rester en pleine santé et en vie durant de longues années découle d’un miracle et de la grâce divine pour ceux qui croient en Dieu. Malgré les dénonciations des conditions inhumaines qui caractérisent la vie carcérale au Togo, on a l’impression que la situation s’aggrave au jour le jour.
Un exemple de cette inhumanité carcérale, la prison civile de Lomé.
Les clichés des humains entassés comme des sardines dans les cellules de la prison de Lomé et qui ont fait le buzz sur la toile et sur les réseaux sociaux ces derniers mois n’ont ému aucunement les dirigeants togolais au cœur de pierre qui ont d’autres chats à fouetter jusqu’où jour où les circonstances de la vie les y conduisent pour se rendre compte tardivement que l’enfer carcéral qu’ils ont fabriqué de toutes pièces pour anéantir les plus faibles pouvaient leur être destiner.
Aujourd’hui le tableau affiche 2121 détenus au compteur pour une prison construite au maximum pour 660 personnes. Les bâtiments mesurent 07 sur 06 mètres pour 90 détenus.
Plus terrible, le quartier du genre (notamment des femmes) prévu pour 40 pensionnaires soit 10 pensionnaires par bâtiments compte aujourd’hui 100 détenues, avec seulement deux W.C douches pour les 100 femmes. Le bâtiment des dames n’a pratiquement pas de cour. A peine 4 mètres de la porte du bâtiment au mur de la clôture. Pas d’ombre, pas d’arbres. Elles s’agglutinent à longueur de journée pour vivre l’enfer la nuit.
« C’est le calvaire toutes les nuits. Nous sommes obligées de faire nos besoins dans les pots devant nos codétenues car nous n’avons pas de toilettes. Ces pots restent fermées de 17H30 à 6h du matin », nous a confié décontenancée une détenue. Plus touchant, les femmes qui ont des enfants sont dans les mêmes conditions.
Pire celles qui accouchent à l’hôpital, reviennent passées la nuit avec le nouveau né dans ces conditions inhumaines.
Le cabanon, (bâtiment où sont soignés les détenus à CHU Sylvanus Olympio) compte plus de 65 malades, une salle aménagée pour 15 patients au maximum.
La situation en ce moment est très peu reluisante et alarmante. Depuis bientôt trois mois, le nouveau corps de Sécurité de l’Administration Pénitentiaire (SAP) à pris la place des Gardiens de Préfectures (GP). Un tel chamboulement avait pour objectif de réduire le phénomène de racket des visiteurs et les autres pratiques de corruption comme dénoncer d’ailleurs dans le dernier rapport du HCDH que les autorités togolaises ont finir par approuver du bout des lèvres.
Pour tous ceux qui visitent les prisons, ils savent qu’au niveau de celle de Lomé il faut payer 200 f CFA avant d’avoir accès aux détenus. Avec les nouveaux agents qui ont visiblement dépassé les GP dans les pratiques de rackets, il faut y ajouter entre 500 et 100f au second stade où se déroulent les fouilles. Pour avoir accès au grand bâtiment un détenu est posté à ce portail avec un agent de la SAP et là il faut au minimum 200f pour ceux qui ne rouspètent pas.
Maintenant pour qu’on puisse appeler le détenu auquel vous voulez rendre visite, il faut mettre dans la cagnotte 200F, si d’aventure vous êtes une délégation à venir rendre visite il faut multiplier les 200F par le nombre de personnes qui composent la délégation.
Les femmes, les personnes handicapées et les personnes âgées autrefois ménagées par les GP sont traitées sans aucun respect. Les insultes, les écarts de langage et des comportements à la limite des agressions physiques sont légions et ceci de connivence avec les détenus qui se chargent de la sécurité. C’est le calvaire.
Plus énervant, les attentes qui vont jusqu’à 2H de temps pour se voir refuser des fois la visite pour faute de carte d’identité ou d’autres motifs du genre.
Au parloir, ce n’est un secret pour personne il fait une chaleur caniculaire à cause de la surpopulation.
Le pouvoir qui a chanté a tue tête « nous avons décongestionné les prisons », doivent pouvoir expliquer comment la prison de Lomé compte 2121 détenus contre environ 2000 l’année dernière. Dans tous les cas une prison de 600 détenus ne peut contenir plus de 2000 personnes et les autorités togolaises vont crier à l’amélioration de la vie carcérale comme c’est le cas de certains ministres zélés qui ont tenté de défendre le gouvernement à la publication du rapport du HCDH.