Lors des deux jours d’atelier consultatif sur les textes régissant la presse malienne, il a été question de l’état de lieu des textes régissant la presse, leurs forces et faiblesse.
Selon le représentant de la Hac qui a pris part aux travaux, Mohamed Kanouté, parmi les reformes proposées par les acteurs de la presse pour la relecture des textes, figure l’emblématique dépénalisation du délit de presse. Jugée par le représentant de la Hac comme l’une des grandes avantages et forces des reformes en cours dans le secteur de la presse.
En effet, l’entreprise de presse au Mali, est l’une des rares entreprises qui passent directement en pénal voire même des emprisonnements au Mali. Chose qui embête fortement la presse malienne. Tout d’abord les mandats de dépôt, une mesure de détention préventive qui ne serait même pas autorisé pour le cas d’un journaliste et l’emprisonnement.
Sur le délit de presse, dans les projets proposés pour les reformes de la presse, les peines privatives de libertés ont laissé place à des peines pécuniaires, a fait savoir Mohamed Kanouté. « A quoi sert bon d’emprisonner un journaliste si on peut le taper dans son portefeuille », a-t-il demandé pour préciser que : « Ce serait le promoteur du journal qui sera tapé dans son portefeuille et non le journaliste », et que lesdites amendes sont élevées.
Donc si cette loi passe à l’état, les peines privatives de libertés vont disparaitre et seront remplacées par des peines d’amendes assez élevées. L’un des avantages des projets de loi par rapport aux anciennes lois.
PROJETS DE LOI SUR LA PRESSE
Dans le labyrinthe de l’administration ?
Depuis 2021 les acteurs de la presse malienne ont envoyé des propositions de loi sur les reformes du secteur de la presse. Lesdites propositions sont bien rentrées dans le circuit d’élaboration de loi mais arrivées au niveau de la présidence, silence radio. Sont-elles disparues ? Lesdites propositions.
C’est la question légitime qui s’est posé l’atelier consultatif sur les textes régissant la presse au Mali et l’élaboration d’un message de plaidoirie organisée par Siguida Herema avec ses partenaires à la Maison de la presse les 14 et 15 mai. Pour les experts réunis sur la question, c’est arrivé à la présidence que les projets de loi ont disparu de leur radar.
Selon certains acteurs de la presse, les propositions issues des travaux de 2021, ont été acheminées au ministère de la communication. Après examen, les propositions devraient être adoptées en conseil des ministres afin d’être adoptées et passées devant le Conseil national de la Transition (CNT). Malheureusement, une fois au niveau de la présidence silence radio.
A ce jour, les doyens comme Mahamane Hameye Cissé et autres, demandent d’abord à faire revoir les contenus des propositions avant tout autre avancement. Pour lui, il ne serait pas judicieux de faire avance le projet de loi, s’il a connu des grandes modifications après avoir quitté la maison de la presse. Chose qu’il craint fortement.
A en croire les responsables de la presse, s’il y a eu des grandes modifications avec lesquelles acteurs de la presse ne seront pas d’accord, cela va juste engendre des problèmes. Pour eux, il faut qu’ils voient d’abord les textes avant toute continuité. « Et ils comptent tout mettre en œuvre pour faire aboutir ces réformes dans les jours venir ». Ont-ils promis.
Koureichy Cissé
Marie Dembélé