Envoyé au Mali pour traquer les terroristes, le G5-Sahel est en quête de domicile, depuis l’attaque de son quartier général de Sévaré ayant occasionné, en juin 2018, le départ du général malien Didier Dakouo à sa tête. Il a été décidé de délocaliser le commandement du G5 Sahel à Bamako, accédant ainsi à une sollicitation du nouveau commandant en chef, le général mauritanien, Hassane Ould Sidi, pour qui Sévaré n’est l’endroit approprié pour réfléchir, planifier, coordonner et conduire les opérations. Son dévolu s’est donc jeté sur Bamako, la capitale malienne, dont une partie de la population notamment celle de Badalabougou- s’oppose vigoureusement à l’accueil d’une force militaire qui peine à concrétiser des résultats sur le terrain.
Après plusieurs correspondances adressées dans ce sens au ministère de la Défense et des Anciens Combattants, à la MINUSMA ainsi qu’au commandement du G5 Sahel, la jeunesse de ce quartier a finalement décidé de battre le pavé, le samedi 12 avril 2019, pour leur imposer la délocalisation du nouveau quartier-général d’Hassane Ould Sidi et ses hommes.
Selon, Oumar Diallo, porte-parole des manifestants, la présence du G5 Sahel est un grand facteur d’insécurité au regard de sa proximité avec une station d’essence. Il est en outre contigu à la cité universitaire et n’est pas loin non d’une mosquée et d’une église. S’y ajoute, selon lui, la présence dans les mêmes environs de stations d’électricité de l’EDM et de pompage d’eau de la SOMAGEP. Et d’expliquer par ailleurs qu’il ne s’agit pas d’une hostilité au G5-Sahel ni à sa présence au Mali. « Nous avons conscience qu’ils sont là pour aider le Mali a endigué le terrorisme. Seulement nous estimons que sa place n’est pas Badalabougou, en plein cœur de la capitale. Nous avons peur pour nos vies », a confié le porte-parole des manifestants, qui estime qu’en installant un camp militaire en pleine capitale on transforme la population en bouclier humain.
Il a par ailleurs invité le G5 Sahel à aller marquer sa présence au centre et au septentrion du pays. « Le Mali a besoin de ces amis, mais nous ne voulons pas de G5-Sahel dans nos villes que ça soit Bamako ou ailleurs, pour des raisons de sécurité, de dépravations de mœurs », a martelé avec rage une autre manifestante.
Les manifestants sont à leur deuxième sortie et comptent battre le pavé jusqu’à ce que leur doléance soit prise au sérieux.
Amidou Keita
Le Témoin