Si jusque-là, la plateforme a toujours damé le pion aux narco-séparatistes c’est notamment grâce à l’unité et à la cohésion qui prévalaient au sein de ses rangs. En effet, aussi bien sur le théâtre des opérations militaires que sur le plan politique, les rebelles de la CMA allaient tout droit vers une disparition programmée.
D’ailleurs, des observateurs estiment que si le MNLA et ses acolytes ont accepté de signer l’accord, le 20 juin prochain, à Bamako après plusieurs tractations, c’est en partie pour ne pas laisser le champ trop libre aux mouvements de la plateforme et s’assurer ainsi une triste fin.
Cependant, aujourd’hui, de nombreux mouvements et personnalités ayant rallié la cause de la République ne se reconnaissent plus dans la plateforme. Ce qui ne les a pas empêchés de réitérer leur loyalisme et leur fidélité à la mère patrie. Parmi ces mouvements, on retrouve notamment le Mouvement populaire pour le Salut de l’Azawad (MPSA) qui a participé aux différentes phases des pourparlers inter-Maliens d’Alger. Il convient de rappeler que son secrétaire général, Boubacar Sidigh Ould Taleb Sidi Ali avait récemment subi de nombreuses menaces de mort en raison d’une sortie télévisée dans laquelle il a fustigé l’entêtement des narco-séparatistes et leur persistance à refuser de signer l’accord. C’est le même cas également pour la Coalition du Peuple de l’Azawad de Hamdi Ould Cheikh qui se dit déçu de n’avoir pas été prise en compte lors de la cérémonie de signature de l’accord survenue le 15 mai dernier à Bamako. Il en est de même pour le Front populaire de l’Azawad (FPA) du Colonel Hassane Ag Mehdi alias » Jimmy le rebelle » lui aussi se dit très frustré par ce comportement » exclusionniste « .
Pourtant, il est clair qu’aujourd’hui, la plateforme gagnerait bien plus en associant ces mouvements qui ont exprimé leur fidélité à l’unité du pays et ne comptent pas rallier les séparatistes. Une chose est de gagner la paix, mais la conserver en est une autre. Pour reconstruire cette paix tant recherchée, il est donc nécessaire de composer avec tout le monde et ne pas tomber dans les mêmes erreurs que les narco-séparatistes qui excellent dans la division et la manipulation.
L’union et la cohésion qui ont toujours prévalu au sein de ce groupement doivent être conservées. Autrement, cela pourrait pousser certains à croire que ces mouvements reconnus pro-Mali considèrent le Mali comme un gâteau à partager. Ce qui n’est pas bien sûr le cas.
Donc à eux de le prouver pour ne pas jeter le doute dans la tête de leurs sympathisants. Toutefois, pour montrer qu’il faut l’implication de tous, dans une conférence de presse organisée le mercredi 10 juin, la plateforme a demandé la garantie de la sécurisation des populations de Ménaka, la globalisation des mesures sécuritaires et leur extension à toutes les localités objet de violence y compris Kidal.
Massiré DIOP
source : L’Indépendant
