La plateforme des mouvements d’autodéfense composée, entre autres, du GATIA, du MAA, du CMFPR, a dénoncé, samedi 31 janvier, le chef d’Etat-major de la MINUSMA, le Général Christian Thibaut d’être » un instrument du MNLA « .
Il est décrit comme étant le principal auteur du projet partisan de la » zone temporaire de sécurité » qui devait chasser les unionistes de toutes les zones qu’ils occupent permettant ainsi au MNLA de disposer d’une large mobilité et lui offrant un boulevard pour la reconquête des régions de Gao et Tombouctou.
L’officier français, disent-ils, en n’a cure du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. Toutefois, la légèreté avec laquelle, il piétine la résolution 2100 du Conseil de Sécurité n’a fait jusque-là l’objet d’aucune sanction ni de la MINUSMA encore moins du Conseil de sécurité. C’est au demeurant la raison pour laquelle, la plateforme des mouvements d’autodéfense a cru bon, lors de la conférence de presse du samedi dernier de dénoncer le comportement de ce général français animé d’un » esprit hitlérien « .
La MINUSMA a, en son sein, des éléments répondant à d’autres objectifs. Elle doit revoir sa composition, démasquer les fauteurs de troubles, se débarrasser des éléments hostiles à la paix et adapter sa mission conformément aux intérêts du Mali à savoir accompagner les autorités, les forces de sécurité et de défense dans leur quête de la paix » déplorent les responsables de la plateforme. Ils enfoncent le clou et dénoncent l’un des hauts responsables militaires de la MINUSMA, le Général Christian Thibaut, d’être à l’origine du projet controversé qui visait à les chasser de toutes les zones qu’ils occupent.
Dénonçant le projet de « zone temporaire de sécurité « , les responsables de la plateforme indiquent qu’il portait en soi les germes de la division du Mali. » Si le projet avait abouti, le MNLA et ses alliés du HCUA, du MAA et des autres narcoterroristes allaient prendre possession des localités qu’ils n’ont pas pu conquérir par la force notamment les régions de Gao et Tombouctou. Heureusement, les populations ont compris la manœuvre et ont pris fait et cause pour les mouvements de la plateforme. Si la marche ne s’était pas déroulée, la MINUSMA n’aurait pas hésité à nous attaquer. On a évité de justesse la catastrophe » a déclaré Maître Harouna Touré.
Et d’ajouter : » Un esprit hitlérien anime certains responsables de la MINUSMA qu’il faut démasquer et mettre hors d’état de nuire« . A le croire » la zone temporaire de sécurité » visait à « déporter tous les Arabes, Touaregs, Songhaïs, Peuls vivant entre Tabankort et Almoustrat et qui ne partagent pas l’idéologie politique du MNLA et ses alliés vers d’autres localités du pays. L’objectif principal étant de chasser tous ceux qui ont pris les armes dans ces contrées pour leur propre sécurité. Et ce sont ces communautés qui, à cause de l’absence de l’armée malienne et des forces internationales, ont pris les armes pour se défendre ».
Fahd Ag Mahmoud de marteler : » Les forces internationales ont cantonné l’armée malienne. Toutes les structures qui peuvent défendre le Mali sont mises en échec. Les groupes séparatistes quittent Kidal pour nous attaquer sur nos positions. Chaque fois que nous ripostons et que nous les poursuivons jusqu’à Anéfis, les forces internationales nous empêchent de remonter vers Kidal. Pourquoi elles n’empêchent pas ces groupes de franchir leurs barrages et venir nous attaquer ? Il faut que la classe politique se ressaisisse, que la société civile soit plus alerte pour voir ce qui se passe sur le terrain« .
Il poursuit » le Chef d’Etat-major de la MINUSMA est un instrument du MNLA. Le projet de zone temporaire de sécurité est son initiative. C’est en accord avec ce mouvement qu’il a monté ledit projet qui consistait à créer un espace pour le MNLA, un espace pour la MINUSMA et un espace pour l’armée malienne au grand dam de la restauration de l’intégrité territoriale « .
Haballali Ag Hamzita, un autre responsable de la plateforme des mouvements d’autodéfense, a fait une mise au point quant à la composition de ce regroupement accusé à tort d’être infiltré par des terroristes : » Nous sommes un mouvement républicain, nous souhaitons que notre pays se relève, c’est pourquoi nous combattons à Tabankort. Nous n’avons jamais mené des activités terroristes. Nous n’avons pas pris des armes pour mourir, nous voulons, nous aussi, vivre. Nous ne sommes pas des kamikazes « .
En raison de sa partialité et son manque de sincérité dans la stabilisation du Mali, la plateforme des mouvements d’autodéfense a déclaré suspendre toute collaboration avec la MINUSMA et exige l’ouverture d’une enquête sur les événements sanglants de Gao.
Abdoulaye DIARRA