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La nouvelle ministre de l’Artisanat et du Tourisme, Nina Walett Intallou : de la rébellion au gouvernement !

Nommée ministre de l’Artisanat et du Tourisme à la faveur du remaniement ministériel du jeudi 7 juillet 2016, Nina Walett Intallou, membre du comité exécutif du MNLA dont elle serait la seule femme, et commissaire à la Commission vérité justice et réconciliation (CVJR) jusqu’à sa nomination au gouvernement, reste une figure emblématique de la rébellion armée de 2012 au Nord du Mali.

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Née en 1963 à Kidal, Nina est une femme d’affaires et une politicienne malienne d’origine touareg appartenant à la tribu des Idnane. Licenciée de droit public, militante politique dès 1984, elle crée une entreprise à Abidjan (Côte d’Ivoire) en 1989 qui obtient le monopole de nettoyage des cabines téléphoniques.

Au Mali, elle est élue maire de Kidal en 1997, mais des pressions islamistes l’obligent à renoncer à son poste. En exil en Mauritanie, elle prend part en 2012 à l’insurrection armée et devient membre du bureau exécutif du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA).

Aujourd’hui ministre de l’Artisanat et du Tourisme, elle a là une véritable occasion de prouver ses talents dans la construction d’un pays. Elle qui a tant accusé le Mali de tous les noms d’oiseaux, saura maintenant qu’il est plus facile de critiquer, détruire que de construire.

Dans une lettre adressée au « monde libre » en juillet 2012, Nina Walett écrivait ceux-ci : « Le “bons sens” aurait voulu que le MNLA, qui est le seul mouvement à affronter les islamistes dans l’Azawad, soit soutenu et aidé par l’ensemble des Etats qui luttent contre le terrorisme. Au lieu de cela, à notre grande surprise, les résolutions de l’ONU ne font aucune injonction aux divers groupes terroristes qui occupent notre territoire.

Mieux encore, malgré l’historique macabre des années de massacres des populations touarègues par le Mali, les Nations Unies exhortent le MNLA à renoncer à l’indépendance de l’Azawad et occultent le droits des peuples à disposer d’eux-mêmes, alors-même que nous réunissons toutes les conditions requises à son application. La sombre histoire que nous fait vivre le Mali depuis 1963 n’a donc aucune importance ?

Les 100 000 victimes de ce qu’il convient d’appeler « épuration ethnique » n’a donc aucun poids ? Nous sommes indignés de toute cette indifférence face à notre drame mais nous continuerons à lutter, quoi qu’il nous en coute pour notre dignité et notre liberté.

Le MNLA ne pliera pas et poursuivra sa lutte légitime pour la liberté de l’Azawad. Nous interpellons les nations libres et démocratiques et nous les appelons à venir en aide au peuple de l’Azawad dont le seul représentant légitime est le MNLA. Il est tout à fait inadmissible que Ansar Dine et le Mujao, soient considérés comme des partenaires fréquentables alors que le MNLA, seul mouvement légitime du peuple de l’Azawad est ignoré ».

 

Dans la même lettre adressée toujours au « monde libre », Nina Walett renchérit : « Le 17 janvier 2012, nous avons entrepris de mener un combat pour notre liberté et notre dignité parce que le peuple de l’Azawad n’a que trop souffert dans l’ignorance du monde entier. Notre Nation, niée encore aujourd’hui a pourtant existé bien avant les invasions coloniales et les découpages territoriaux dont nous avons été, nous les Kel Tamasheq, les principales victimes. Nous ne comprenons pas que le monde ignore notre lutte légitime après tant d’années de massacres, de souffrances et de sacrifices. Nous avons libéré seuls notre territoire et voilà que les islamistes venus de partout parasitent notre combat libérateur, martyrisent notre peuple, détruisent notre patrimoine et menacent gravement notre culture millénaire qui a fait de la femme touarègue un modèle en terme de droit et de liberté ».

C’est pourquoi on peut dire que les plus hautes autorités du pays ont été bien inspirées en confiant dans le cadre de la réconciliation nationale des responsabilités à cette dame. Et les résultats de cette stratégie ne se sont pas fait attendre.

Nommée commissaire à la CVJR le 14 octobre 2015,  elle déclarait le jeudi 29 octobre 2015 à la Maison de la presse : « je suis malienne et je veux la paix pour mon pays ».

Aujourd’hui, c’est un autre palier qu’elle a franchi en devenant membre du gouvernement. Elle qui défendait la thèse selon laquelle la mise en œuvre de l’Accord doit être confiée aux mouvements armés de l’Azawad et à la médiation,  car dira-t-elle : « Nous n’avions aucune  confiance au Mali et en son gouvernement ». Maintenant qu’elle-même a la main à la pâte, on suppose que tout ira bien.

 

La rédaction

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