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La majorité présidentielle propose un projet d’accord politique de sortie de crise (APSC)

En annexe une feuille de route assortie d’un chronogramme de mise en œuvre, avec IBK et non la CEDEAO comme garant de son application

Au cours de la rencontre du samedi 8 août que le Premier ministre Dr Boubou Cissé avait convoquée autour de son projet de feuille de route de sortie de crise, ce sont, en effet, deux projets différents qui se sont retrouvés sur la table. Celui, naturellement, du PM lui-même, envoyé en juillet dernier, aux différents partis politiques, syndicats et organisations de la société civile, et un autre document émanant du regroupement  » Ensemble pour le Mali  » constitué des partis de la majorité présidentielle. Ce qui atteste d’une certaine cacophonie au sein de cette majorité où la reconduction de Dr Boubou Cissé à la tête du Gouvernement est loin de faire l’unanimité, principalement au sein du RPM qui continue à espérer pouvoir récupérer un jour ou l’autre ledit poste pour l’un de ses cadres bon teint.

L’on se rappelle que le Premier ministre Dr Boubou Cissé avait, cela au moment même où sa tête était destinée, à cor et à cri par le M5-RFP, à la guillotine, envoyé un projet de «feuille de route de sortie de crise» aux différents partis, regroupements de partis politiques, aux syndicats et à des entités de la société civile en vue de la signature dudit projet. N’ayant, plus de deux semaines après, reçu aucune réponse, ni de la majorité présidentielle, encore moins de l’opposition qui, d’ailleurs, continue à le bouder, Dr Boubou Cissé a jugé nécessaire de convoquer à la Primature les partis de la majorité présidentielle autour de son document.

Cela, alors que le regroupement des partis de la majorité présidentielle, plutôt connu sous l’appellation EPM, avait de son côté élaboré un autre document intitulé  » Projet d’accord politique de sortie de crise (APSC) « . Il s’est alors trouvé deux documents sur la table dont celui du PM de 6 pages, 5 chapitres et 15 articles et celui de l’EPM, ou d’une partie dudit regroupement hétéroclite, constitué de 13 pages, 7 chapitres et 24 articles.

Dans son projet d’APSC, ‘EPM soutient que  » cet accord vise à créer les conditions de la stabilité politique et d’une paix sociale durables favorables au développement socioéconomique du Mali…et de créer les conditions d’un rassemblement national face aux grands défis de l’heure… ». Il comprend aussi l’élaboration d’un programme minimum d’activités avec des objectifs précis.

Dans l’article 16 de l’APSC, il est dit que  » le présent accord…est conclu pour le reste du mandat du président de la République « . Cela à la grande différence du projet de «feuille de route de sortie de crise» du Premier ministre qui stipule dans son article 11 que  » la présente feuille de route est conclue pour une année « .

En sourdine la guerre pour l’avènement d’un Premier ministre de consensus

Quand l’EPM semble s’abriter d’une manière vague derrière les recommandations de la CEDEAO à propos du sort à réserver aux députés  » nommés  » par la Cour constitutionnelle, le projet du PM note clairement que les parties s’engagent à  » réaménager l’Assemblée nationale suite aux travaux de la nouvelle Cour constitutionnelle… ; élire un nouveau bureau de l’Assemblée nationale sous – certainement avec un président consensuel, ndlr – la présidence d’une personnalité consensuelle « .

D’autre part, quand c’est la CEDEAO qui est désignée, dans l’article 15 du projet de feuille de route de Dr Boubou Cissé, comme  » garante de l’application du présent Accord dans le respect de la Constitution de la République du Mali « , l’APSC note dans son article 22 que  » le président de la Ré publique est garant de l’application du présent Accord « . Toujours dans le respect de la Constitution de la République du Mali.

La liste des différences entre les deux projets n’est pas exhaustive. S’y ajoute qu’un projet de feuille de route avec un chronogramme de mise en œuvre est annexé à l’APSC. Il devra  » être amélioré et approfondi par le prochain Gouvernement d’union nationale « .

Il est à noter l’absence du président du RPM, Dr Bokary Treta, à la rencontre susmentionnée, alors même que l’essentiel du contenu de l’APSC serait l’œuvre des cadres issus de ce parti, qui se trouve de plus en plus obligé, par fidélité au chef de l’Etat, le présidentfondateur du RPM, aux directives venant du palais. Lequel a désormais jeté son dévolu sur le Premier ministre Dr Boubou Cissé comme étant le véritable chef de la majorité présidentielle. Au détriment bien évidemment de Dr Bokary Treta, également l’un des pères fondateurs du parti des Tisserands.

Malgré cette situation, le RPM ne désespère pas de récupérer un jour ou l’autre la primature au profit d’un de ses cadres bon teint. A défaut, le RPM pourrait même s’accommoder d’un Premier ministre issu d’un consensus avec le M5-RFP.

Mamadou FOMBA

Source : l’Indépendant

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