Le dimanche dernier, les organisations de la société civile (OSC) se sont réunies en assemblée générale pour dénoncer la mendicité des talibés, du nom de ces jeunes gens utilisés et exploités par des maitres coraniques peu scrupuleux dont le comportement flirte avec la criminalité. Sous prétexte d’inculquer quelques notions du Coran et des préceptes de la religion musulmane à des enfants confiés à eux par des parents naïfs et irresponsables, ces faux marabouts font de leurs victimes, forcées ou consentantes, un gagne-pain quotidien.
Les enfants sont lâchés dans la nature tôt le matin et ne devraient rentrer que dans la soirée. Entre temps, ils sont sommés d’user de tous les moyens pour rapporter sa pitance au maitre. Celui-ci ne se séparant jamais de sa cravache, gare à celui qui rentrerait avec l’écuelle ou les mains vides. Il sera alors exposé aux coups de trique du cerbère barbare.
Mais malgré cette maltraitance de tous les enfants qui n’entretiennent pas la fainéantise et l’oisiveté du maitre qui s’est donné droit de vie ou de mort sur eux, on se demande si cela n’est pas mieux que ce à quoi ils sont exposés à l’extérieur. Dans les rues où ils exercent leur « travail », la mendicité, ces enfants sont cesse confrontés aux pires dangers dans des rues insalubres et hautement insécurisées d’où sont absents les services de sécurité.
De la mendicité au banditisme
Tout le monde reconnait que les adeptes de la mendicité sont des paresseux, pire, des criminels, qui préfèrent vivre à la sueur du front des enfants qu’on leur confie ingénument. Au lieu de leur apprendre le Coran, ils leur apprennent à devenir des hors-la-loi. En guise d’islam, leur religion est le banditisme et la criminalité.
Car l’enfant, pour éviter le fouet, la douleur et la souffrance, se croit obligé de rapporter quelque chose au maitre, et ce, par tous les moyens, y compris le vol qualifié et souvent les agressions physiques avec des conséquences les plus imprévisibles. Et tout cela pour rien car les gamins ne profitent même pas du fruit de leurs efforts, versant tout à leur maitre qui se nourrit avec, lui et sa famille.
Comme certains crimes contre l’humanité, des atteintes à l’intégrité physique et morale de personnes, des assassinats et meurtres, des vols et viols, des mutilations et amputations, des actes de terrorisme, la pratique de la mendicité est commise au nom de l’islam et de Dieu. Même si des associations musulmanes, lors de fora ou d’autres rencontres, sont les premières à reconnaitre que cette pratique n’a rien de musulman ni même d’humain.
Dans la pratique de la mendicité, il n’y a pas que les talibés et les maitres sataniques. Il y a aussi, en effet, ces femmes qui hantent les boulevards, grands axes, croisements, ronds-points, feux tricolores et tous les endroits fréquentés. Avec des enfants en laisse, en bandoulière, sur les épaules ou au dos, elles font la manche.
Le fait serait presque banal, en tout cas pas criminel, si ces enfants, souvent des bébés, n’étaient pas exposés aux chauffards ou aux conducteurs écervelés des « Jakarta », un accident étant vite arrivé, exposés également au quotidien à la poussière, aux gaz et fumées des pots d’échappement de véhicules interdits de rouler en Occident d’où ils sont exportés.
Mais les femmes qui exploitent ces enfants se soucient très peu du danger et de l’insécurité auxquels ils exposent leurs victimes, tout ce qui les intéresse ce sont les revenus, souvent importants, qu’elles en tirent.
C’est pourquoi certaines n’hésitent pas à « louer » des enfants d’origine complètement différente qu’elles présentent comme des jumeaux, la mendicité gémellaire étant fortement rétribuée. Ainsi, ces « jumeaux », dont certains n’ont pas encore un an révolu, nourrissent leurs vrais parents mais aussi celles qui les louent.
Un Etat mendiant
Depuis des décennies, l’Etat en parle et dénonce la mendicité sans rien faire alors que des textes existent qui réprimandent la pratique. Des foyers et centres d’accueil existent pour les enfants aux parents démunis, orphelins ou abandonnés. Les autorités préfèrent tenter de faire déguerpir de petits revendeurs, des vendeurs à la criée ou à la sauvette qui ont choisi cette activité plutôt que le vol, le chapardage et la mendicité.
Mais l’Etat peut-il faire autrement ?
Lui-même vit en permanence de mendicité, ne perdant jamais une occasion, depuis l’indépendance, d’aller tendre la main aux autres. Notamment le FMI et les généreux donateurs du golfe. Récemment, d’ailleurs, le président IBK s’est rendu au Qatar à bord du second avion présidentiel qu’on a acheté pour mieux et plus aller mendier. Peu de temps après, c’est sa ministre en charge des finances qui était à Washington pour mendier des miettes suite à la fermeture du robinet financier du FMI et de la Banque mondiale.
Motifs : comme le marabout satanique et pervers tyrannique traite les enfants qu’on lui confie, le pouvoir maltraite les économies nationales que le peuple lui confie par voie des urnes et vit à la sueur du front des contribuables; comme ces femmes qui mendient, escroquent et dupent au nom des enfants qu’elles « louent », les autorités tendent la main au nom de leur peuple.
Mais en définitive, seuls l’Etat, le marabout et la mendiante gagnent, le peuple et les talibés ont le ventre vide. Et ils auront toujours le ventre vide tant que la mendicité et la duperie resteront institutionnalisées.
Cheick TANDINA
Source: Le Prétoire