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La loi des crashs

Alors qu’une trêve brève et fragile marquait à Gaza martyrisée la fin du ramadan et non de 7 jours comme le voulaient les négociateurs pour l’aïd, le monde était sous le choc d’une série de catastrophes aériennes.

 

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Deux de ces catastrophes se sont déroulées dans des zones de conflits, comme pour rappeler que si le transport aérien restait le plus sûr du monde, le monde, lui, était de moins en moins sûr.
Conséquence d’ ailleurs évidente d’une psychose qui gagne du terrain, le conflit palestinien -combats à Gaza mais aussi en Cisjordanie- a provoqué la suspension de la destination Tel Aviv par plusieurs compagnies aériennes. Une décision justifiée par le tir de 3 roquettes lancées sur l’aéroport par le Hamas, conduisant à son évacuation. Un coup économique dur pour Israël! L’aéroport international Ben-Gourion assure à lui seul 90% des entrées et des sorties vers l’étranger. Circonstance aggravante: des dizaines de milliers d’Israéliens s’apprêtaient à partir pour les vacances, au plus fort de la saison. La dernière fois que l’aéroport Ben-Gourion avait été déclaré impraticable remonte à la première Guerre du Golfe, en 1991, lorsque l’Irak de Saddam Hussein avait tiré des dizaines de missiles vers la région de Tel Aviv. Et pourtant, l’Etat sioniste ne fait pas partie des régions du monde à éviter, contrairement au Sinaï.

Une question se pose cependant. Peut-on raisonnablement survoler une zone de conflit, après les crashs d’un avion de Malaysia Airlines en Ukraine -vraisemblablement abattu par les séparatistes pro-russes- et de celui d’un vol d’Air Algérie au Mali? La catastrophe malienne paraît accidentelle, mais la zone où elle s’est produite interpelle tout de même.
L’administration fédérale de l’aviation américaine (FAA) émet régulièrement des alertes au sujet des pays qu’il est trop dangereux de survoler pour des vols commerciaux. A l’heure actuelle, quatorze zones sont ainsi identifiées comme étant à haut risque et six d’entre elles sont sous le coup d’une interdiction de pénétrer dans l’espace aérien sans autorisation préalable de la FAA. Il s’agit de l’Ukraine (dernière en date), de la Libye, de la Somalie, du nord de l’Ethiopie, de l’Irak et de la Corée du Nord.
Pour le vol d’Air Algérie, c’est la troisième catastrophe aérienne en une semaine, après l’Ukraine et Taiwan. Cet avion d’Air Algérie assurait la liaison Ouagadougou-Alger. Selon Flightstats, le vol, parti peu avant une heure du matin (3 heures à Paris) devait arriver à Alger à 5h40 locales (7h40 à Paris). Selon son site internet, Air Algérie assure quatre allers et retours par semaine entre Alger et Ouagadagou. Alger n’était toutefois pas la destination finale de bon nombre de passagers.
Les militaires français ont constitué une base logistique avancée à Gossi. Une équipe du Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA) et des légistes sont arrivés. Ils ont découvert les débris du vol qui s’étalent sur une surface de savane et de sable très difficile d’accès. Pour Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, le travail des enquêteurs s’annonce compliqué. Les autorités françaises, si elles n’excluent aucune piste, s’orientent pour le moment vers la thèse de l’accident, conséquence des dures conditions climatiques.
Cette catastrophe a fait reculer l’intérêt médiatique pour le drame ukrainien.
Face aux pressions, le 22 juillet, les rebelles pro-russes ont remis les boîtes noires aux experts malaisiens venus analyser les causes du drame. Un convoi ferroviaire transportant une partie des dépouilles des victimes est arrivé à Kharkiv. Les corps ont ensuite été acheminés par avion militaire vers les Pays-Bas où le 23 juillet a été décrété jour de «deuil national»: sur les 298 passagers décédés, 193 étaient Néerlandais.
Ce «crime» reste inexpliqué, mais les crimes de ce genre peuvent arriver plus facilement dans au moins deux cas de figure: quand on pense viser un avion militaire et qu’on abat un appareil civil par erreur; et quand on abat délibérément un avion civil pour maquiller ensuite son crime afin de jeter l’opprobre sur son adversaire.
C’est toute la polémique actuelle, même si la bavure reste largement privilégiée. On pense aussi au précédent mystère aérien concernant encore la malaysian Airlines… Mystère non résolu, mais sans lien apparent. Leur déroulement et leurs circonstances sont complètement différents. Notamment, le premier s’est déroulé loin de toute zone de conflit armé, le deuxième en pleine guerre. On peut toujours spéculer que le premier avion aurait pu être également abattu, notamment pour éviter un détournement terroriste, mais il n’y a aucune ombre de preuve publiquement connue pour l’affirmer.
Reste que tout cela augmente l’angoisse des passagers, notamment en période de grand trafic, car plus d’une personne sur deux dans le monde a de l’appréhension avant de prendre l’avion, ce moyen formidable mais si peu naturel de se déplacer.

Patrice Zehr

 

lereporter.ma

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