Le ministère malien des Affaires étrangères dénonce “l’approche biaisée et sensationnaliste” d’un rapport qui “met l’armée malienne au même rang que les groupes islamistes armés”, dans une réponse transmise lundi à des journalistes. Il fustige “des allégations infondées, des affirmations gratuites, des témoignages recueillis à distance et orientés, des conclusions erronées”. Il dément à nouveau toute coopération avec le groupe paramilitaire russe Wagner, sans le nommer. Il invoque une fois de plus un partenariat ancien d’Etat à Etat entre le Mali et la Russie.
Les colonels qui ont pris par la force en août 2020 la tête de ce pays confronté au jihadisme et à une crise multidimensionnelle ont rompu en 2022 la coopération militaire historique avec la France et se sont tournés politiquement et militairement vers la Russie. Une multitude d’observateurs font état de la présence de Wagner au Mali depuis fin 2021.
HRW a publié la semaine passée les conclusions de ses investigations sur cinq opérations menées entre avril et septembre au Mali, soit par les jihadistes, soit par l’armée. Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), alliance jihadiste affiliée à Al-Qaïda, est responsable de la mort d’au moins 135 civils dans deux attaques, dit l’ONG. Les soldats maliens et des hommes supposés appartenir à Wagner ont quant à eux tué 40 civils dans trois opérations, dit-elle sur le fondement de témoignages recueillis à distance.
“Les Forces Armées maliennes accomplissent leur rôle dans le strict respect des droits de l’Homme et du droit international humanitaire”, répond le ministère malien des Affaires étrangères.
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Il assure qu’aucun des abus évoqués par HRW n’a été rapporté aux autorités et que l’une des opérations mentionnées a visé les groupes jihadistes, sans incidence sur les civils. Le ministère répète que tous les signalements de violation grave des droits humains donnent lieu à des enquêtes et que certains soldats ont déjà été jugés. L’AFP n’a pas connaissance d’enquête semblable dont les conclusions auraient été rendues publiques récemment.
Le ministère malien critique également la méthode de HRW, notamment le fait d’interroger les témoins à distance. L’accès aux zones et aux témoins concernés est très compliqué pour différentes raisons, notamment sécuritaires.
VOA