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La journée internationale des femmes : A-t-elle encore un sens ?

A la veille du 8 mars, journée internationale des droits de la femme, Virginie Martin, politiste et sociologue, enseignante-chercheuse à KEDGE, Présidente du Think Thank Different et spécialiste des questions Egalité entre hommes et femmes, fait l’état des lieux de la situation des femmes.
« Partout dans le monde, les femmes subissent des violences terribles : prostitution, mutilations corporelles avec notamment l’excision, privation de liberté par-ci, par-là. Elles peuvent être victimes de violences sexuelles. Elles sont utilisées comme objets de soumission lors des combats et des guerres. A titre d’exemple, 13% des femmes en France sont victimes de viol. Les femmes meurent également sous les coups de leurs  conjoints. En France 150 par an », déclare Virginie Martin.

« Les femmes sont victimes de harcèlement, de sexisme et l’affaire # Metoo l’a prouvée, elles ont à se démener professionnellement avec des salaires encore inférieurs à ceux des hommes, avec des tâches domestiques encore peu partagées, avec une difficulté à réussir dans des milieux neutres ».

Pour appuyer ses propos, l’experte prend l’exemple sur la nouvelle milliardaire Kelly Jennner : « cette femme évolue dans le monde de l’esthétique, de la beauté, un univers très « girly ». Ce qui montre qu’il est encore difficile pour les femmes de sortir de ce pré carré dans lequel elles sont acceptées car ce champ est celui de l’esthétique, de la sexualisation, de l’émotion, de la séduction, du bien-être, voire du « care ». Quand l’univers est très stéréotypé, les femmes parviennent peu ou prou à se faire une place. »

En revanche, en ce qui concerne les autres domaines, Virginie Martin commente : « il n’est pas rare de voir encore des photos 100% masculines lors de Conseil d’Administration, dans la garde rapprochée de certains hauts politiques, lors de signatures en haut lieu… ».

Et Virginie Martin de conclure : « le tableau est encore sombre car on continue à réduire les femmes à leur spécificité de femme. En bref, la vision des femmes est encore trop sexualisée, biologisée. Donc la journée internationale des droits de la femme est importante. Toutefois, aujourd’hui de nombreuses personnes célèbrent le 8 mars sans avoir jamais porté le moindre regard sur la question, sur cette littérature, sur ces situations complexes… Durant cette journée, de très gros contresens sont proférés et peuvent aussi être contre productifs… Alors, oui, il faut parler et éduquer mais le 8 mars est juste une occasion. Il faut savoir la saisir et impulser le débat sur toute l’année ».

Paul Y. N’GUESSAN 

Source: Bamakonews

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