Saisies il y a près de deux semaines à l’aéroport de Bissau à bord d’un jet privé en provenance du Venezuela, 2,6 tonnes de cocaïne ont été incinérées jeudi 19 septembre par la police judiciaire.
Le jeudi 19 septembre 2024, les autorités guinéennes ont procédé à l’incinération de 2,6 tonnes de cocaïne saisies le 8 septembre à l’aéroport international de Bissau. Cette opération s’est déroulée en présence de représentants des forces de l’ordre, d’organisations internationales et de la société civile.
Domingos Correia Monteiro, directeur général de la police judiciaire, a souligné la transparence du processus. Selon lui, c’est « un processus qui compte en raison de la nécessité de transparence avec l’implication de l’expertise internationale ». Il a mentionné la présence de « partenaires de coopération traditionnels » tels qu’Interpol, la Drug Enforcement Administration (DEA) et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), ainsi que des entités diplomatiques basées dans le pays.
M. Monteiro a précisé que toutes les procédures légales avaient été respectées, affirmant que le public pourrait « assister à sa destruction » et que « ce processus de nature procédurale se terminera ».
Concernant l’enquête en cours, le directeur général a déclaré qu’elle « connaît déjà les premiers détenus, mais l’enquête ne s’arrête pas là, elle continue ». Il a exprimé son optimisme, estimant que « dans un avenir proche, nous pourrions obtenir des résultats beaucoup plus importants grâce à ce processus ».
Ana Cristina de Andrade, représentante de l’ONUDC en Guinée-Bissau, a salué la méthode utilisée pour la destruction. Elle a félicité les autorités, soulignant que cela « démontre en fait une attitude de responsabilité et de transparence en termes de destruction des drogues ».
Mme de Andrade a également mis l’accent sur l’importance de la prévention. Elle a appelé la société civile guinéenne à « continuer à travailler sur la prévention » afin que les enfants et adolescents soient en bonne santé et pour « éviter le crime et la délinquance chez les jeunes » liés à la drogue.
Bubacar Turé, président de la Ligue Guinéenne des Droits de l’Homme (LGDH), a exprimé des inquiétudes quant à l’issue judiciaire de l’affaire. Il a déclaré espérer que « les cas précédents qui ont abouti à l’impunité promue par la Cour suprême de justice ne se reproduiront pas dans cette affaire ».
M. Turé a rappelé des précédents où des suspects avaient été libérés malgré les preuves. Il a critiqué la Cour Suprême de Justice pour avoir envoyé « un message erroné » qui « met à mal tout le processus lancé par la Police Judiciaire » et qui pourrait laisser penser que « la Guinée-Bissau est une oasis pour le trafic ».
Le samedi 8 septembre, les autorités de Guinée-Bissau ont intercepté un avion privé transportant une cargaison importante de cocaïne. L’appareil, en provenance du Venezuela, transportait 2,6 tonnes de cette drogue. Cinq individus d’origine latino-américaine se trouvaient à bord et ont été placés en détention provisoire.
Suite à cette opération, le chef d’État bissau-guinéen a exprimé sa détermination à combattre le trafic de stupéfiants à l’échelle internationale.
Source : apanews