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La guerre Coloniale au Mali

Selon le Général Lecointre, chef d’état major des armées françaises, il faudra entre 15 et 30 années pour “boucler” la guerre au Mali.

Ce dimanche 9 août, huit français ont été tués non loin de Kouré, dans l’ouest du Niger. Le premier ministre Jean Castex a déclaré que ce crime ne resterait pas impuni.

Pour le citoyen français à peu près moyen que je suis, c’est à première vue un simple fait divers, et l’intervention massive et ancienne de l’armée française au Mali voisin est comme un bruit de fond dans l’actualité.

Un petit livre vient de paraître, co-édité par Ebena, Aplusduntitre & du Mandé. Préface de Salif Keita, postface de Jean Ziegler. L’auteur est un artiste malien, cinéaste et homme politique, Cheik Oumar Sissoko. Le titre : “L’homme n’est grand que dans la paix, il faut tuer la guerre !” est une citation d’un poète.

C’est une lettre ouverte au peuple malien qui, pour l’essentiel, accuse la France, ses Présidents, ses gouvernements et ses armées, depuis le temps du général de Gaule jusqu’à celui d’Emmanuel Macron en passant par tous les autres de poursuivre une stratégie visant au chaos et au démantèlement du Mali pour mettre la main sur les richesses du sous-sol sahélien et saharien.

Je l’ai lu d’une traite, avec des sentiments variés. D’une part, il est passionnant de prendre connaissance du point de vue de l’autre, le citoyen d’un pays en butte à une guerre coloniale menée par le mien, le notre, dans une Afrique que l’on ne connaît qu’au travers de flots de propagande. Nous savons bien, par exemple, que la guerre en Lybie, que l’on nous a vendue comme une opération humanitaire et démocratique (contre le tyran qui la veille était un ami) a comporté plus d’un aspect trouble, dont l’exécution du colonel Kadhafi n’était pas le plus étrange épisode. Sissoko, lui, parle d’un assassinat et relève ce qui, pour les africains est une évidence : les immenses moyens militaires de la Lybie faisaient obstacle aux interventions étrangères. Française, en l’espèce. Comment ne pas penser à l’exécution de Saddam Hussein et à la guerre internationale contre la Syrie ?

D’autre part, dans ma jeunesse, nous protestions contre la guerre du Vietnam, conduite d’abord par la France, puis, de manière bien plus intense, par les Etats-Unis d’Amérique. Ce fut une cause planétaire. Au contraire, la guerre coloniale menée par la France au Mali n’indigne personne. Le simple mot d’ordre de « Retrait inconditionnel des troupes françaises » est confidentiel. Si l’on m’a correctement renseigné, Jean-Luc Mélenchon a refusé de l’adopter, peut-être parce que la politique « néocoloniale » de la France dans cette région n’a fait l’objet sous François Mitterrand d’aucune espèce de pause.

Le racisme ordinaire accepte (le plus souvent inconsciemment) l’intervention étrangère au prétexte que les africains ne sauraient pas bâtir un état ni une armée. Hors le fait que l’histoire africaine prouve bien tout le contraire, Sissoko reconnaît qu’en effet, les hommes politiques maliens ont failli, commis beaucoup d’erreurs, ils sont tombés dans nombre de pièges. Mais il démontre surtout que la France a travaillé avec constance pour affaiblir l’Etat Malien et démanteler son armée. Elle a soutenu et soutient la petite minorité de Touaregs rebelles en leur promettant une partie du Mali (l’Azawad), tandis que cette minorité (qui forme le MNLA), elle, s’est alliée aux terroristes islamistes.

Comment réduit-on un état à une situation de vassal, de manière à lui voler ses richesses nationales ? En y suscitant le Chaos. C’est ce que raconte Cheick Oumar Sossoko. Il demande : « Qui sont nos assaillants ? Qui tue nos enfants, brûle les femmes, les hommes après les avoir égorgés ? Qui ? ».

Ce petit livre destiné au peuple malien est de nature à nous ouvrir les yeux.

Les nouvelles technologies, écrit Sissoko, « révèlent que tout notre territoire national possède un sous-sol aux potentialités minières, hydrauliques, énormes, fabuleuses que la France convoite et qu’elle ne veut pas céder aux autres pays très présents au Mali : la Chine, la Russie, l’Inde, le Brésil, la Turquie et l’Afrique du Sud, pays émergents aux dents tout aussi longues pour dépecer nos pays ». Il dessine en quelques mots les objectifs d’une résistance anti colonialiste : « Ne céder ni les terres, ni les marchés, ni les produits du sous-sol, ni l’immense étendue d’eau douce sous le Sahara et encore moins la base stratégique de Tessalit, qui permet de contrôler les routes maritimes des mers et océans autour de l’Afrique, plus d’autres régions riches de ce continent comme l’Afrique centrale ».

Une partie du Mali, au nord est, est déjà occupée et mise hors de contrôle du gouvernement de Bamako, en particulier la ville de Kidal.

Cette ville est à la frontière du Niger, à quelques kilomètres de Kouré…

MEDIAPART

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