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La Grèce prend la tête de l’Union européenne

Antonis Samaras Premier ministre grèce

C’est au tour de la Grèce d’assurer la présidence tournante de l’Union européenne. Ce 1er janvier 2014, elle succède à la présidence lituanienne et laissera la main, en juillet prochain, à l’Italie. Quatre dossiers prioritaires ont été annoncés pour ce semestre, mais le calendrier risque bien d’être écourté en raison des élections européennes, en mai prochain. Par ailleurs, l’émission « Décryptage » sur RFI, ce mercredi 1er janvier à 18h10 TU, sera consacrée à la présidence grecque de l’UE.

De notre correspondante à Athènes

Relance de la croissance – et notamment de l’emploi des jeunes -, finalisation de l’Union bancaire, harmonisation d’une politique européenne sur l’immigration et développement de la politique maritime. Telles sont les quatre priorités de la présidence grecque de l’Union européenne, qui commence ce 1er janvier. Une occasion, pour ce premier pays frappé par la crise de la dette, de revenir sur le devant de la scène, de faire entendre la voix des pays du Sud européen et de tenter de convaincre les autres partenaires d’insuffler plus de social dans les politiques européennes.

La Grèce n’est toutefois pas en position de force pour imposer ses vues. Les trois dernières visites de la Troïka (le trio formé par la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international) depuis septembre se sont soldées par un échec. Les représentants de ces institutions et le gouvernement grec n’ont pas trouvé d’accord sur les nouvelles mesures d’austérité à prendre, et le Parlement grec a voté la prolongation d’un an du moratoire sur les saisies immobilières, malgré l’avis contraire de la Troïka.

La Grèce a du mal à convaincre

Certes, le pays a dégagé un premier excédent primaire dans ses comptes publics en 2013 – excédent qui devrait être confirmé et amplifié cette année -, mais il peine à sortir de six années consécutives de récession. De plus, les recettes fiscales ne sont pas au rendez-vous. D’après une source diplomatique, la Grèce a toujours du mal à convaincre ses partenaires de la réalité des réformes mises en place.

A Athènes, pourtant, on veut y croire. En charge de cette présidence, le ministre adjoint aux Affaires européennes, Dimitris Kourkoulas, en est convaincu. « L’image de la Grèce s’est déjà améliorée, explique-t-il dans un entretien à RFI. Une telle réduction du déficit budgétaire, c’est du jamais-vu dans un pays développé, en un temps si court et en période de récession. De plus, plus personne ne parle de sortie de la Grèce de la zone euro ! On a fait beaucoup de progrès en deux ans, et la présidence européenne va nous aider à rendre cette image encore plus positive. »

Le premier ministre Antonis Samaras s’est montré résolument optimiste lorsqu’il a présenté ses voeux télévisé lundi, il affirme que la Grèce sortira des plans d’assistance en 2014, que son pays ne demandera pas de nouveau prêt, que la Grèce redevient un « pays normal ».

Vers une présidence sobre

La logistique de cette présidence se veut d’ailleurs un modèle de bonne gestion. Avec un budget de 50 millions d’euros, une somme inférieure aux budgets des autres présidences, elle se veut particulièrement économe. Quatorze réunions ministérielles et 120 réunions secondaires seront organisées, toutes à Athènes. Finie, l’époque des réunions sur les îles, aux quatre coins du pays.

Seuls neuf contractuels ont été recrutés pour renforcer les équipes. « Nous sommes devenus protestants », lâche en plaisantant le ministre, qui ne cache pas sa bonne entente avec son homologue français, ni ses échanges avec le nouveau gouvernement allemand : la coalition CDU-SPD à Berlin pourrait bien favoriser une réorientation des politiques européennes. Pour le ministre grec, « il faut à présent mettre l’accent sur le modèle social européen, qui fait partie intégrante de l’idée de l’Union européenne – même s’il doit évidemment s’adapter aux réalités du monde actuel ».

Un axe Grèce-France-Italie pour assouplir le pacte budgétaire

De fait, comme l’a souligné le ministre français délégué aux Affaires européennes, Thierry Repentin, lors de son passage à Athènes en décembre dans le cadre de la préparation de la présidence grecque, une inflexion est à l’œuvre à Bruxelles depuis quelques mois.

Il en veut pour preuve le dossier, en cours de négociation, des « indicateurs sociaux » : les feuilles de route imposées par le pacte budgétaire européen pourraient être allégées dans certains Etats-membres en fonction de critères comme le taux de chômage ou le taux de pauvreté. « La Grèce pourrait ainsi voir ses objectifs budgétaires allégés », a expliqué le ministre, qui affirme que les positions françaises sont proches de celles de la Grèce et de l’Italie, qui assurera la présidence au second semestre 2014.

Montée de l’euroscepticisme

De fait, la présidence grecque arrive à un moment clé de l’histoire de la construction européenne. Après la création de la zone euro, après les différentes phases de l’élargissement, après la crise des dettes souveraines, l’Union européenne fait aujourd’hui face, dans de nombreux pays, à une crise de légitimité, au moment où les électeurs sont appelés à voter, en mai, pour renouveler le Parlement.

L’euroscepticisme a le vent en poupe. Les programmes d’austérité n’ont pas prouvé leur efficacité. Réaffirmer la mission de l’UE dans l’esprit des Européens apparaît, dès lors, comme un défi majeur. « Il faut plus d’Europe pour sortir de la crise, affirme Dimitris Kourkoulas, voilà le message que nous souhaitons faire passer auprès des électeurs. »

Source : RFI

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