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La gouvernance actuelle, selon Dr Oumar Aba TRAORE (2ème partie) : Un mot aujourd’hui en vogue, un mot aujourd’hui galvaudé !

«L’Occident est aujourd’hui, superchampion du monde. Il ne faut pas avoir honte de dire la vérité ! Le monde, est aujourd’hui à la remorque de l’Occident. Il ne faut pas avoir honte de reconnaître la vérité ! Les grandes découvertes scientifiques ont permis à l’Occident, de conquérir et de dominer notre planète. C’est la pure vérité ! Hormis, l’Omniscience et l’Omnipotence, de l’Unique Créateur et Gouverneur de l’Univers (Allah, s.h.w.t.), la Terre et l’Espace sont aujourd’hui, sous la domination et sous le contrôle de l’Occident. C’est un fait réel ! Et, il faut avoir l’honnêteté intellectuelle et morale, de reconnaître cette vérité entière et absolue ! C’est aussi une évidence qui saute aux yeux ! Juste un rappel de cette réalité tangible à la conscience des Hommes !

 

L’universalisation et la codification planétaire des idées de liberté, d’égalité et des droits de l’homme… de l’Occident, sont hors de doute. Aussi l’universalisation des institutions politiques de l’Occident, comme la République et la Démocratie, et la diffusion également planétaire, avec effets d’impacts, des modèles et systèmes de l’Occident, comme l’Etat de droit, la mondialisation ou la globalisation, le multiculturalisme… et la gouvernance ; gouvernance qui est aujourd’hui en vogue au Mali, sont une vérité vraie ! Ce sont tous des produits importés de l’Occident, et de portée universelle, qu’il faut savoir adapter, aux réalités socioculturelles de chaque pays, avec l’idée de penser toujours, à innover et à inventer… Alors, vivement qu’on pratique la gouvernance en République du Mali ! »

La gouvernance politique, doit inciter et conduire les gouvernants, non seulement à faire des routes, des ponts, des centres de santé, des hôpitaux, des écoles, des universités…, dont la société a besoin, mais aussi, à faire des réformes pour changer la société, pour la faire évoluer, positivement, par des bonnes politiques publiques et des bonnes lois, sans brusquerie, mais progressivement. En effet, un bilan politique d’un homme d’Etat, ce n’est pas seulement le calcul arithmétique des infrastructures réalisées, c’est aussi les réformes et les changements opérés, pour faire évoluer la société, dans ses manières de penser, de se comporter, en un mot, de vivre…, et dans le sens du progrès et de la justice aussi. Il faut transformer nos sociétés et pour cela, il faut des innovations politiques, des visionnaires intelligents, audacieux, patriotes, républicains, démocrates, et réalistes, pour régner sur les esprits, afin de mieux gouverner les pays, et de faire évoluer nos sociétés.

Comme l’écrivait l’ancien Premier Ministre du Québec : « nous devons ‘‘sonner’’ un peu la société pour qu’elle arrive, d’étape en étape, à se rapprocher de ses objectifs ». Selon la même personnalité politique, ‘‘il faudra aussi respecter la capacité d’évolution de la société, mais il ne faut pas retarder les décisions de changement, en essayant d’observer une prudence timorée’’. ‘‘Il faut respecter les limites d’absorption des réformes et des changements, et respecter aussi les règles et les lois de la démocratie’’. Cf. René Lévesque, in ‘‘la passion du Québec’’. Editions stocks, p.122 à p.123.

Les autorités politiques ne doivent pas se contenter de faire voter les lois et de les ranger dans le tiroir. Elles doivent veiller à leur application rigoureuse. Pour ce faire, il faut instituer, par exemple, dans nos pays en voie de développement, des services publics spéciaux de surveillance et de contrôle, avec leurs antennes sur l’ensemble du territoire national, qui veilleront à l’application correcte des lois à tous les niveaux, et en proposant à qui de droit, en cas d’indiscipline, ou de violation desdites lois, des sanctions appropriées. Les organes et l’ensemble des structures organisationnelles de l’Etat, doivent être obligés d’appliquer la loi, sans discrimination. Ce faisant, progressivement, nous aurons au Mali, la culture de la loi, de la sanction et du mérite, qui s’imposera comme une tradition. In châ Allah !

Dans ce cadre, il nous faut aussi au Mali, des institutions fortes, indépendantes, impartiales et véritablement républicaines. Pour ce faire, c’est une loi que l’Assemblée Nationale du Mali doit voter dans l’intérêt  de notre pays, et il faut choisir des hommes de forte personnalité, reconnus, pour leur rigueur dans la gestion, pour leur honnêteté morale et intellectuelle, ainsi que pour leur loyauté envers le peuple et l’Etat. Ces hommes doivent être sélectionnés, parmi les cadres incorruptibles, selon les principes républicains (MERITOCRATIE, entre autres) pour diriger lesdites institutions, avec bonheur.

En effet, la loi peut changer la société, et le comportement des citoyens, à condition qu’elle soit bonne, équitable, juste et appliquée rigoureusement, et sans discrimination. C’est la mission régalienne de l’Etat, de faire voter des lois et de les appliquer. Si l’Etat ne fait pas cela, il aura failli à sa mission régalienne ! Et les dirigeants politiques du jour, sont tenus pour responsables de cette situation.

Nous devons faire en sorte, que la culture de la loi soit profondément enracinée, progressivement, dans nos mœurs et dans nos traditions au Mali ; et que la loi gouverne notre pays, comme dans toute république, digne de ce nom. Au Mali, l’Etat de droit ne doit pas être un slogan creux, et un vain mot. Il doit être une réalité. Il faut l’appliquer ! Ce faisant, la corruption, le détournement des deniers publics, l’impunité et l’indiscipline… seront combattus, sans pitié ; car au nom de la bonne gouvernance politique, l’Etat n’a pas le droit de laisser dilapider les fonds publics et l’argent du contribuable malien. Cela est inadmissible et intolérable ! Les criminels qui s’adonnent à la corruption et aux détournements des deniers publics, en appauvrissant ainsi notre peuple, doivent être sanctionnés, avec la plus grande fermeté, la plus grande rigueur et sans pitié.

La gouvernance politique concerne aussi, la multiculturalité pour favoriser la coexistence pacifique des cultures et des ethnies au sein d’une même société, et couvrirait aussi, les dispositifs assurant le respect des partages territoriaux, pour la stabilisation des pays ; car de nos jours, les frontières ne peuvent et ne doivent plus être mises en cause par la force. Il n’y a plus de terres vierges à prendre ou à coloniser de nos jours ! Les terres appartiennent aujourd’hui à des Etats souverains, et égaux en droit, qui reconnaissent, mutuellement, leurs frontières. Il faut dire aussi que la revendication identitaire est exécrée et exécrable, car elle peut aller jusqu’à la sécession et mettre donc en cause l’intégrité territoriale.

Par la gouvernance politique, le problème des Touareg du Mali, peut trouver une solution pérenne, dans le cadre du respect du multiculturalisme positif, et de la spécificité culturelle propre des ethnies et des populations ; car « nous devons encourager l’épanouissement des différences, toutes s’enrichissant mutuellement. Chaque identité est non seulement respectée, mais encore perçue comme une richesse, l’unité se modelant, non par la force mais par le consentement ». Philippe Moreau Defarges, in ‘‘la gouvernance’’ – PUF, 2003 – Paris, p.100. Nous pensons, qu’une forte décentralisation pour tout le pays ; décentralisation forte frisant même l’autonomie, peut permettre à chaque région administrative du Mali, notamment le vieux Cercle targui, anciennement rebelle, d’organiser en son sein des élections, lui permettant de choisir librement, ses responsables administratifs et politiques, à tous les niveaux, en vue de son plein épanouissement. Pendant ce temps, l’Etat continuera d’exercer son pouvoir de tutelle, sur l’ensemble du territoire national du Mali, symbolisant, l’Unité du pays, et garantissant ainsi, la Souveraineté nationale, Une et Indivisible.

NB : Dans le cadre de la bonne gouvernance, ‘‘toute revendication est respectable, si elle se manifeste de manière pacifique et raisonnable’’. ‘‘Mais la révolution n’est pas raisonnable. Elle ne veut l’être d’aucune façon, ni dans ses objectifs, ni dans ses méthodes’’ (Philippe Moreau Defarges, in ‘‘la gouvernance’’ – PUF – Paris, p.113.

a.Exemple : les différentes rébellions des Touareg du Mali, qui avaient fait de nombreux morts, auraient pu être évitées, raisonnablement !

  1. Exemple : la révolution de mars 1991 au Mali, qui avait fait tuer plus d’une centaine d’innocents, que nous aurions pu éviter, si nous étions raisonnables !

On sait, au demeurant, que la cause première et principale de la rébellion des populations nomades de l’Adrar des Iforas, vers fin 1963, est bien raciste ; car, selon l’ancien Président de la République du Mali, Monsieur Modibo Keita, au cours de sa conférence de presse à Alger ‘‘on a tenté de créer un sentiment anti-Noir et de faire croire à ces Touareg, qu’ils étaient des ‘‘Blancs’’, et qu’il était impensable, qu’ils puissent accepter une domination noire’’. C’est cette idée, qui avait été inculquée, à la veille de l’indépendance politique du Mali, dans l’esprit des Touareg, par certains officiers français, en poste dans le Cercle de Kidal. Cela appartient au passé, à l’Histoire ! Aujourd’hui, avec le principe de la bonne gouvernance politique, on ne doit plus penser à la partition du Mali, en accédant aux aspirations sécessionnistes et séparatistes des populations nomades de l’Adrar des Iforas, donc de l’ancien Cercle de Kidal et de certains Touareg rebelles. Il faut préciser cela, car le Mali-Nord, et les populations de cette partie de notre pays, n’ont jamais revendiqué leur indépendance. Jamais ! En revanche, ces populations se reconnaissent, comme faisant partie intégrante de la Patrie Malienne. Heureusement ! Et pour illustrer cela, les Songhoï, qui sont les plus nombreux au Mali-Nord, en réaction à la revendication identitaire et territoriale de certains Touareg rebelles, avaient créé deux grandes associations : l’une dénommée ‘‘Gandakoye’’ et l’autre dénommée ‘‘Ir ganda’’, c’est-à-dire, propriétaires de la terre, donc du terroir. Cela donne à réfléchir !

Aujourd’hui, la nouvelle génération est très instruite et d’esprit très ouvert. C’est une chance inouïe pour le Mali ! Elle doit savoir donc, par sa capacité d’analyse, pardonner à l’Histoire et comprendre les faits sociaux et politiques de notre temps moderne, pour ramener la paix et consolider le vouloir vivre commun, dans cette partie de notre pays, et sur l’ensemble du territoire national, au nom de la gouvernance politique. Soyons réalistes et sachons bien qu’aujourd’hui, dans ces temps modernes, il n’y a pas au monde un seul pays où plusieurs races humaines ne vivent pas ensemble ! Aussi, il n’y a pas, un seul pays sur la planète, où vit une seule et unique race humaine ! Des ‘‘minorités visibles’’, il y en a dans tous les pays du monde, en ces temps modernes, car, le monde, dit-on, est un village planétaire aujourd’hui ! Faisons seulement en sorte, que les valeurs de la république, les principes de la démocratie, de l’équité et de la justice… soient de plus en plus respectés, dans notre vouloir vivre commun, sur l’ensemble du territoire national du Mali. Ce faisant, avec la bonne gouvernance assortie de dialogue, de la négociation, de la persuasion et de la tolérance…, la paix définitive s’installera, dans notre pays, In châ Allah, avec la capacité d’analyse de la génération montante, et son sens élevé d’un monde meilleur épris de justice, de paix, d’harmonie et de progrès, où il fait bon vivre !

À suivre

Dr Oumar Aba TRAORE, Ph.D. Docteur en Science Politique, Diplômé de l’Université LAVAL, Québec City – Canada – Domicilié à Banankabougou – SEMA Rue : 612     Porte : 122

Source : Le Challenger

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