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La gestion chaotique des FDS au Mali, un débat toujours occulté par les décideurs politiques…

La gestion de nos Forces de Défense et de Sécurité (FDS) est la plus choquante depuis l’avènement de la démocratie en Mars 1991. En effet, l’armement et l’équipement constitués sous le régime du Général Moussa Traore et qui avaient fait de notre Armée la plus puissante de l’Afrique Occidentale Francophone ont été laissés à l’abandon ou n’ont fait l’objet d’aucun entretien.

Les matériels en dégradation avancée ont été démontés en pièces et bradés. Pour cet entretien, 500 millions de FCFA avaient été demandés par les Russes auprès de qui ils ont été acquis. Le président AOK et son premier ministre Ibrahim Boubacar Keita ont estimé la dépense inutile et ne l’ont pas fait.

Dans le même temps, ils auraient investi 100 millions de FCFA dans la communication pour soigner l’image du nouveau régime sur la scène internationale et 900 millions de FCFA pour s’approvisionner en gaz lacrymogène afin de gazer les manifestants de l’AEEM instrumentalisés par l’opposition.

Au nom de la Flamme de la paix organisée, le 27 avril 1996, une paix qui n’est jamais revenue dans notre pays, ils ont mis le feu à nos armes à Tombouctou. La destruction ne s’est pas arrêtée à ce niveau.

Les ressources humaines les plus valeureuses de nos FDS ont été décimées. La mort du commandant Siaka Koné et de ses compagnons, en septembre 1993, demeure un mystère. Un crash d’avion à Salonique (en Grèce) a coûté la vie à quatorze officiers d’une très grande valeur.

Derrière ce crash, se cache un sabotage de l’avion qui était parti en réparation en Russie. Ensuite, ils ont fait de nos FDS un dépotoir. Les recrutements ne répondaient plus à aucun critère de sélection. Les promotions n’obéissent qu’à la volonté du prince du jour et non à la compétence. Conséquence : une armée dépourvue de moyens adéquats et d’hommes capables de défendre le “FASO”.

Comme si cela ne suffisait pas, ils ont bouffé les budgets votés chaque année par l’Assemblée Nationale pour assurer notre sécurité. Dieu faisant bien les choses, leur gestion chaotique du pays a été mise à nu par la perte de notre souveraineté sur les deux-tiers de notre territoire, en 2012.

Ces pratiques mafieuses et déloyales font qu’aujourd’hui, les “démocrates” ont pris le pays en otage. Ils sont présents dans tous les secteurs économiques du pays à travers des sociétés-écrans dirigées par leurs enfants ou leurs ayants droits. Elles raflent tous les marchés des départements ministériels dans lesquels ils ont mis en place un système de corruption huilé.

Ces délinquants à col blanc qui se cachaient derrière la démocratie ont fait pire que les anciens dirigeants du parti unique dans le gaspillage des ressources de l’Etat. Ils ont presque hypothéqué l’avenir du Mali en faisant croire aux femmes et aux hommes qu’on peut réussir sans travailler. Ils ont laissé ruines et désolation. Ce qui reste des idéaux galvaudés du 26-Mars n’est autre que le mensonge, un citoyen dépouillé des forces nécessaires pour défendre sa patrie et qui ne croit qu’à l’argent roi.

Le putsch militaire du Capitaine Amadou Haya Sanogo et de sa bande avait suscité un nouvel espoir au sein de la masse laborieuse dans ses premières heures. Hélas ! Cet espoir a aussitôt volé en éclat comme un feu d’artifice depuis que les mêmes “démocrates” se sont emparés à nouveau du pouvoir en la faveur de la présidentielle du 28 Juillet 2013.

Après l’élection de l’ex-premier ministre à la magistrature suprême, ce sont plus de 1230 milliards de FCFA qui sont en train d’être investis dans les FDS à travers la loi d’orientation et de programmation militaire et son application s’étalera sur cinq ans, de 2015 à 2019. Durant les cinq ans, ces fonds vont être débloqués de la manière suivante :

2015 : 104 milliards FCFA; 2016 : 109 milliards FCFA;

2017 : 97 milliards FCFA ;

2018 : 110,9 milliards FCFA 2019 : 92,8 milliards FCFA.

Si par le passé, le budget alloué à ce secteur stratégique était de 12%, avec cette loi votée à l’unanimité, il va nécessiter 21% du budget national. Pour une question de souveraineté, c’est le budget national qui supportera exclusivement le coût du financement de cette réforme militaire inédite dans notre pays.

Au même moment que des victimes civils et militaires se comptent par dizaines chaque semaine au Nord, au centre et même au Sud, nous voyons des immeubles, des stations d’essence, des voitures et des hôtels de luxe,… se multiplier à travers la ville de Bamako et dans les capitales régionales.

À qui profite réellement la crise actuelle???

Sambou Sissoko

Malijet

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