Six ans après l’intervention au Mali, la menace terroriste a changé de dimension, s’étendant aux pays voisins et s’accompagnant de violences intercommunautaires.
C’est une guerre dans laquelle la France s’est lancée en janvier 2013 sous les salutations générales mais où ne se dessine encore aucun horizon de sortie. Une victoire éclair pour chasser les djihadistes du nord du Mali, suivie d’une opération militaire qui « ne s’arrêtera que le jour où il n’y aura plus de terroristes islamistes dans la région », selon l’engagement pris par Emmanuel Macron en mai 2017 à Gao, aussitôt après son élection.
Deux ans après cette déclaration et plus de six après le déclenchement de l’intervention au Mali, transformée en août 2014 en une vaste opération antiterroriste régionale, le Sahel et le Sahara demeurent une priorité stratégique de Paris, tout en étant, dans les faits, des menaces lointaines. Vingt-quatre soldats des opérations « Serval », « Barkhane » et « Sabre » (forces spéciales) y ont été tués ; des attaques y ont visé des ressortissants et des intérêts français ; mais à la différence de celles du Moyen-Orient, les formations qui y sont combattues par Paris n’ont à ce jour revendiqué aucun attentat dans l’Hexagone et leur lutte n’a attiré quasiment aucun candidat français au djihad.
Les violences se font plus meurtrières. Selon le décompte de l’ONG Armed Conflict Location & Event Data Project, 4 776 personnes ont été tuées au Sahel entre le 1er novembre 2018 et le 23 mars 2019.
Le monde