COUPE DU MONDE – Magique. Après 1998 et 2006, l’équipe de France disputera dimanche sa troisième finale mondiale. Les Bleus de Didier Deschamps ont gagné ce droit après leur courte victoire contre la Belgique (1-0), sur un but signé Samuel Umtiti en seconde période. Ce fut tendu, ce fut stressant, mais la finale est là. Que du bonheur…
Toutes les bonnes choses ont une fin. Mais, quitte à profiter, autant qu’elle soit la plus tardive possible. Pour les Bleus et leur épopée mondiale, ce sera donc à Moscou dimanche prochain. Quoiqu’il arrive. Car l’équipe de France est en finale du Mondial russe. En finale ! Après 1998 et 2006, les Tricolores touchent à nouveau du doigt leur rêve après leur victoire au forceps face à une Belgique qui aura vendu chèrement sa peau (1-0) à Saint-Pétersbourg. Peu importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse. Les Bleus connaîtront celle d’un rendez-vous final de Coupe du monde. Avec tout un pays derrière eux. Ce 15 juillet était noté au calendrier de la troupe de Didier Deschamps. Ils peuvent maintenant la cocher.
Une apnée de quatre-vingt-dix-sept minutes. Voilà comment résumer au mieux cette demi-finale dans la douceur de Saint-Pétersbourg. Face à leurs amis du plat pays, les Bleus ont livré un combat. Un vrai. Un épique. Du genre de ceux qui marquent une génération. Comme face à l’Allemagne lors de l’Euro 2016, les coéquipiers d’un Rafael Varane impérial ont souffert. Plié même. Mais ils n’ont jamais rompu. Car Hugo Lloris veillait au grain. Car ce groupe-là ne pouvait pas sortir maintenant. Tout simplement.
Une première période au couteau
Ce n’était pas la folie argentine. Ce n’était pas la maîtrise uruguayenne. C’était encore autre chose ce mardi. Convaincu de leur force et sûr de leur fait, les Bleus ont livré un match abouti, surtout défensivement. Mais, face à la vivacité belge, incarnée par un Eden Hazard énorme, la défense française a souvent été malmenée (15e, 19e). Et, quand elle a été dépassée, c’est le mur Hugo Lloris, encore impeccable, qui a sauvé les siens sur une parade extraordinaire née d’une frappe en pivot d’Alderweireld (22e).
Offensivement, les Tricolores ont surtout compté sur la vitesse de Mbappé pour mettre du rythme (1re, 13e). Mais c’est finalement dans les petits espaces que le prodige français a fait des différences, notamment sur cette passe magnifique pour Pavard qui a buté sur un Courtois inspiré (39e). Au couteau, la première période se finissait sans avoir livré son verdict. Le meilleur était finalement à venir.
Le bonheur de défendre
Car dès le retour des vestiaires, c’est Samuel Umtiti qui a délivré la patrie. Un corner bien botté par Griezmann et le Barcelonais s’est invité devant l’immense Marouane Fellaini pour catapulter la balle au fond (1-0, 51e). Les Bleus étaient lancés. Dans la foulée, c’est Giroud, sur une inspiration divine de Mbappé, qui se faisait rattraper sur le fil (56e). La suite ? Une souffrance. Mais un bonheur.
Avant le match, Lucas Hernandez avait promis de voir « onze chiens » sur le terrain. Il n’avait pas menti. Face aux individualités belges, les Bleus ont répondu collectif et dépassement de fonction. Pas inspirés devant, Griezmann et Giroud ont été ultra-précieux défensivement, tout comme la paire Pogba-Kanté, encore royale.
Lloris a bien sûr eu des poussées de chaleur (64e, 65e, 88e) mais n’a jamais eu à ressortir ses habits de super héros. Hyper cohérents tactiquement, ces Bleus n’ont offert que peu de munitions aux mitraillettes belges. Mieux, c’est eux qui ont eu les meilleures occasions de conclure mais Courtois a dégoûté tour à tour Griezmann (90+3e) et Tolisso (90+6e). Alors, il a fallu tenir. Sans paniquer.
Les Bleus l’ont fait. Dimanche, dans le magnifique écrin du stade Loujniki, la génération 2018 a l’occasion, 20 ans après, d’écrire ses lettres d’or dans le livre d’histoire du football français. Toutes les bonnes ont une fin. Autant qu’elle soit la plus tardive. Mais surtout la plus belle. Couleur or.
Source : Cyril Morin