Selon un rapport rendu public mardi, le monde compte environ 805 millions de personnes souffrant de la faim, soit 100 millions de moins qu’il y a dix ans, et 209 millions de moins qu’il y a 20 ans.
“Ces succès” ne doivent pas faire oublier l’objectif que les Nations Unies s’étaient fixé en 2000, soit réduire de moitié la proportion de personnes souffrant de la faim dans les pays en développement d’ici 2015, a indiqué José Graziano da Silva, directeur général de l’Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). A ce jour, 63 pays en développement ont atteint l’objectif en question et six autres sont en voie de l’atteindre d’ici à 2015.
En dépit de ces progrès, certaines régions restent vulnérables notamment l’Asie et l’Afrique subsaharienne où plus d’une personne sur quatre restent chroniquement sous-alimentées, alors qu’en Asie, région la plus peuplée du monde, se concentrent la majorité des affamés: 526 millions. Le pourcentage de personnes en état de sous-alimentation est passé au cours de la dernière décennie de 18,7% à 11,3% de la population mondiale. C’est encore plus flagrant dans les pays en développement, où cette proportion est passée de 23,4% à 13,5%. Selon Mme Ertharin Cousin, directrice générale du PAM, “pour atteindre la faim zéro”, le plus grand défi consiste à affronter “les conflits qui se transforment en crises alimentaires, comme c’est le cas en Irak, en Syrie, en Soudan du Sud et en Centrafrique”.
Par ailleurs, “l’urgence sanitaire due au virus Ebola, qui affecte la Guinée, le Nigeria et la Sierra Leone”, est en train de se transformer aussi en crise alimentaire touchant 1,3 million de personnes. Les personnes malades ou mises en quarantaine ne sont pas en train de récolter leur champs et, a-t-elle prévenu, “l’impact de cette absence de récolte sera considérable”. Le rapport de la FAO, du FIDA et du PAM indique que l’éradication de la faim exige l’établissement d’un environnement favorable et une approche intégrée. Une telle approche implique: des investissements publics et privés pour accroître la productivité agricole; l’accès à la terre, aux services, aux technologies et aux marchés; et des mesures visant à promouvoir le développement rural et la protection sociale pour les plus vulnérables, notamment en renforçant leur résilience face aux conflits et aux catastrophes naturelles. Le rapport souligne aussi l’importance des programmes de nutrition spécifiques, notamment ceux qui ciblent le problème des carences en micronutriments des mères et des enfants de moins de cinq ans.