« Une cérémonie pour le transfert de 250 lance-missiles tactiques de nouvelle génération » aux militaires postés à la frontière s’est tenue ce dimanche 4 août 2024 à Pyongyang, sous la direction du leader Kim Jong Un, a rapporté l’agence d’État KCNA, diffusant des photos de l’événement. Ces dispositifs sont des « armes d’attaque tactique mises à jour », a déclaré le dirigeant nord-coréen lors de la cérémonie, assurant les avoir « conçues personnellement ».
Une capacité de 1 000 missiles
D’après Han Kwon-hee de l’Association coréenne des études de l’industrie de la défense, c’est la première fois que Pyongyang communique publiquement les chiffres d’un déploiement d’armement à ses forces frontalières. Chacun des lanceurs peut contenir quatre missiles, indique Han Kwon-hee à l’AFP.
D’après Kim Jong Un, le transfert de ces armes, effectué au moment où le pays se remet des inondations qui l’ont frappé en juillet, est une « manifestation de la volonté ferme (du) parti de poursuivre le renforcement des capacités de défense ». Le numéro un nord-coréen avait qualifié de « fausse rumeur » des informations des médias sud-coréens selon lesquelles les inondations dans le nord du pays avaient fait jusqu’à 1 500 morts. Il avait affirmé que personne n’avait péri et que 5 000 personnes avaient été mises à l’abri.
Kim Jong-un veut renforcer ses capacités de défense
Sur des photos diffusées par KCNA, des lance-missiles mobiles apparaissent en rangs devant une estrade où se tient le dirigeant nord-coréen. Des bannières suspendues à des ballons, eux-mêmes recouverts du drapeau nord-coréen, indiquent : « Ouvrons l’âge d’or du développement de l’industrie de défense sous la direction du grand camarade Kim ! ». Dans son discours, le dirigeant nord-coréen a relevé que son pays se trouvait face à un « changement important en matière de stratégie en raison de la transformation des alliances conduites par les États-Unis en blocs militaires fondés sur l’arme nucléaire », une évolution qui, selon lui, requiert d’améliorer les capacités de dissuasion.
« Pyongyang semble avoir jugé que la tenue d’un tel événement constituerait un message efficace en direction des États-Unis », observe pour l’AFP Hong Min, chercheur à l’Institut coréen pour l’unification nationale. Parmi les personnes ayant assisté à la cérémonie se trouvait Ju Ae, la fille de Kim Jong Un, que le dirigeant pourrait avoir choisie pour lui succéder, selon le ministère sud-coréen de l’Unification.
Des tensions croissantes avec la Corée du Sud
Pyongyang renforce ses capacités militaires à la frontière alors que Séoul y a repris ses campagnes de propagande sonore contre le régime nord-coréen. Les relations Nord-Sud traversent actuellement une période de tension parmi les plus fortes depuis des années. Les deux voisins sont toujours techniquement en guerre, le conflit qui les a opposés entre 1950 et 1953 s’étant soldé par un armistice et non un traité de paix.
Séoul et Pyongyang s’envoient mutuellement des volées de ballons depuis des mois, transportant des déchets pour ceux du Nord et de la propagande anti-Kim principalement pour ceux du Sud.
Source : Ouest-france