Les combats pour l’élection présidentielle de 2022 ont déjà commencé. Les prétendants, chacun à son niveau, s’organisent pour booster ses points.Afin d’éviter de périr tous ensemble, la classe politique, surtout les potentiels candidats : Modibo Sididé, Moussa Mara, HousseïniAmionGuindo, SoumeylouBoubeyeMaiga, Aliou Diallo, Cheick Modibo Diarra… sont condamnés à avoir un consensus autour d’un d’entre eux. Dans le cas échéant, la surprise pourrait être grande, car il y a de nouvelles têtes comme Seydou Coulibaly du groupe Cira, Me Malick Coulibaly soutenu par un grand mouvement … à ne pas négliger.
A chaque élection présidentielle, ses réalités ! Si les favoris étaient déjà connus lors des élections présidentielles de 2013 et 2018 au Mali, ce n’est pas le cas pour celle qui se tiendra dans quelques 16 mois. Le seul favori connu et incontesté, Soumaïla Cissé, s’en est allé pour toujours et sa mort a créé une incertitude totale. Parmi les autres potentiels candidats, chacun ayant ses points forts et faibles, nul ne peut se différencier des autres non seulement en termes de base politique mais aussi de la popularité de sa personne. En tout cas pas comme le cas de Soumaïla Cissé.
Le discrédit sur la classe politique
Les politiques n’ont jamais été aussi discrédités au Mali comme ces trois dernières années. Le manque de confiance entre eux et la population a donné l’occasion à certains leaders religieux aux ambitions démesurées de se faire une place incontournable sur la scène politique au point que les leaders politiques, eux-mêmes, s’accroupissent devant ceux-ci tel un élève coranique devant son maître. La guerre d’égo a gagné sur ces hommes politiques qui, en 2018, ont eu l’occasion de se réunir contre le régime IBK pour que l’alternance réclamée puisse être une réalité, mais ils l’ont raté. Le combat de personnes les a conduits au mur. De cette date à nos jours, certains leaders politiques à travers leurs inconstances, leurs pratiques peu orthodoxes, ont fragilisé davantage la confiance mourante entre la classe politique et le citoyen malien.
Depuis les mouvements de contestation jusqu’au renversement du régimeIBK, nombreux sont des Maliens qui ont exprimé leur dégout pour la classe politique. Pour eux, tous les politiques sont égaux. Ils sont, à tort ou à raison, accusés d’être responsables de la situation chaotique que traverse le Mali depuis des années.
C’est d’ailleurs ce qui explique le soutien massif des citoyens aux militaires.
Nécessité pour les politiques d’avoir un candidat commun ou risque d’un échec commun
Soumaïla Cissé, depuis sa libération par ses ravisseurs après six mois de détention, était le plus grand favori pour la présidentielle à venir. Mais l’espoir le concernant s’est écroulé. Dieu aussi avait son plan. Son décès a créé un grand vide et désorienté beaucoup de citoyens. Actuellement, bien que les potentiels candidats sont nombreux : Modibo Sididé, Moussa Mara, HousseïniAmionGuindo, SoumeylouBoubeyeMaiga, Aliou Diallo, Cheick Modibo Diarra… aucun ne s’est distingué comme le plus gros favori pour la présidentielle à venir. Chacun de ces potentiels candidats a ses points forts qui forcent l’admiration de l’électorat. Chacun a aussi des défauts qui sont généralement communs en l’homme politique malien. Si ces leaders politiques arrivent à faire consensus autour d’un candidat, ce dernier sera imbattable car c’est toute la classe politique malienne qui serait ensemble. Il suffit que chacun d’entre eux mette en œuvre ses compétences, ses moyens et sa popularité pour que leur candidat commun gagne l’élection. Mais s’ils partent en rang dispersé, c’est l’incertitude et ils risquent de perdre tous ensemble face à un inconnu non politique qui, s’il est une personnalité sérieuse, risque de bénéficier du soutien non seulement de la société civile et des religieux mais aussi des militaires.
Aussi, il nous revient que certaines personnalités non politiques mais très bien connues se préparent pour cette bataille électorale de 2022. Parmi ces personnalités, est cité le nom du milliardaire Seydou Coulibaly, PDG du groupe Cira, et celui de l’ancien ministre de la Justice et des Droits de l’homme, Me Malick Coulibaly, connu pour être un homme intègre et un travailleur assidu. Ces personnalités, si leur candidature est confirmée, ils auront plus de chance de convaincre la société civile et les religieux que les hommes politiques qui sont considérés, à tort ou à raison, comme la source des malheurs de ce pays.
Donc la victoire de la classe politique dépendra du choix des leaders politiques eux-mêmes. Ensemble avec un candidat, ils seront imbattables, mais en rang dispersé, les non politiques risquent de faire une surprise.
BoureimaGuindo
Source: Le Pays