Une mission de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) était venue effectuer un séjour de quatre jours (du 3 au 6 novembre) qui visait à pousser les Maliens à ne pas hésiter à saisir sa cour (CJC) contre l’Etat du Mali.
Cette visite n’était-elle pas un peu tardive ? « Better late than never » (mieux vaut tard que jamais) a confié Miss Franca Ofor, chargée de l’information de la Cedeao à notre micro. La nigériane explique que la présence de la mission au Mali a pour but de créer une prise de conscience par rapport à la Cour, de la « vendre » et de donner les informations pratiques aux citoyens du pays et que « nous allons avoir des ateliers avec les avocats ». Elle nous confiera également le fait que « nous allons avoir des relations permanentes avec la presse ». Les autorités maliennes ne se sont-elles pas montrées inquiètes par rapport à votre mission ? (qui vise, il faut le rappeler, à encourager les citoyens maliens à porter plainte contre leur Etat). Pour Madame Ofor, il n’y a aucun problème à ce sujet et la mission est accompagnée de la Cellule de la Cedeao au Mali ; représentée par El Hadj Boua Sissoko.
Face à la presse, le mercredi 5 novembre dernier, le principal orateur de la mission qui a entretenu la présence sur le sujet était Dr. Fall Daouda, directeur du département Recherche, Documentation et Communication de la CJC. Le juriste s’est employé à brosser un tableau complet de la Cour aux hommes de médias de sorte qu’ils soient aptes eux-mêmes à comprendre et à faire comprendre les mécanismes qui permettent de connaître la voie et surtout de l’emprunter- la voie qui permet à un citoyen d’attaquer son Etat face à la Cour sous-régionale.
Felicien Hounkarin, chargé de l’information à la CJC, a tenu à faire comprendre aux journalistes que cette rencontre était «importante pour la Cedeao ». Elle s’inscrirait dans « la campagne de sensibilisation pour faire connaître la Cour et lui permettre de jouer sa partition ». Cette campagne, qui n’épargne aucun pays et qui avait tant tardé à atteindre le Mali, serait le prélude et la préparation du terrain pour des formations à venir à l’endroit des parties prenantes.
Mais pourquoi est-ce que le Mali, qui avait été omis jusqu’à maintenant, a fait l’objet de visite juste maintenant ? Au moment où le pays a déjà été fortement menacé par les Ong et autres de poursuites devant les tribunaux étrangers pour « violations des droits de l’Homme » dans le nord ? Pour être clair, le but de la manœuvre serait-elle d’inciter les « populations du nord qui ont subi les exactions de l’armée, de l’Etat et des citoyens maliens ». L’Etat du Mali se bat pour sortir de tant de problèmes qu’il n’y aurait pas besoin d’en rajouter.
Amadou Tall