Dans un rapport rendu public, vendredi 8 avril à l’hôtel Salam, la Friedrich Ebert Stiftung a présenté les résultats de la 7e édition de l’enquête Mali-mètre. Avec un échantillon de 1870 personnes, cette enquête a été réalisée du 21 au 30 décembre 2015 sur tout le territoire du Mali. L’enquête a porté entre autres sur la confiance dans les institutions, la sécurité, l’accord pour la paix et la réconciliation, la justice et la bonne gouvernance.

Perçu comme un instrument de collecte et de présentation des données relatives à l’opinion des citoyens sur le contexte socio-politique national, Mali-mètre a été initié par la Friedrich Ebert Stiftung-Mali depuis 2012. Il s’agit d’un sondage de l’opinion politique au Mali. L’enquête, réalisable deux fois par an, cible toutes les régions du Mali.

La 7e édition a été aussi marquée par la participation de la 8e région (Kidal), chose qui n’était pas habituelle. Le sondage portait sur diverses questions dominant non seulement l’actualité, mais aussi les institutions en place, les priorités des Maliens, en termes de reconstruction du pays après la crise, le rôle des élus, des partis politiques, des médias et de la société civile.

Pour cette 7e édition, un accent a été mis sur la mise en place de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, en termes de défis et d’attentes pour les populations.

Avec un échantillon de 1870 personnes, l’enquête pose que 58,4 % des enquêtés sont peu satisfaits de la gestion du pays par le président de la République, 25 % ne sont pas satisfaits des actes posés par le président de la République contre 36 % de satisfaits, 23,3 % très satisfaits et 3,3 % sans opinion.

A propos de la mise en place de l’accord pour la paix et la réconciliation, 81,8 % déclarent ne pas connaitre le contenu du document. Cependant, l’insécurité demeure la préoccupation majeure pour 70 % des enquêtés.  Elle est suivie du chômage et la pauvreté avec respectivement  48,3 %  et 45,2 % des citoyens. Au niveau de la sécurité, 81,7 % ne s’estiment pas du tout dans la quiétude. Par contre,  44,9 %  ne sont pas assez en sécurité contre 17 % qui se sentent en sécurité.

Environ 25,7 %  ont confiance en l’institution judiciaire au Mali contre 46,4 %. Plus de 84 % des enquêtés estiment que la corruption est très élevée contre 51,1 % élevée et 10 %  pensent qu’elle est faible.

L’enquête visait également les domaines les plus affectés au Mali par la corruption. Selon le rapport, la justice vient en première position avec 63,7 %, suivie de la police (56,7 %), la douane (43,7 %), la mairie (37,7 %), la santé (33,3 %) et la gendarmerie (28,3 %).

Le représentant de Friedrich Ebert Stiftung-Mali, Jean H. Fahlbusch, a estimé que ses résultats sont très interpellateurs et qu’il y a nécessité de renforcer le leadership institutionnel  afin de garantir une stabilité durable. M. Fahlbusch a présenté cette enquête comme un véritable moyen de lutte contre la corruption et l’impunité au Mali.

Mali-mètre est née suite à la crise multidimensionnelle qui a secoué le Mali en 2012.

Djibrilla Touré

Source: lesechos