Au Mali, le déni de justice, les abus de pouvoir, l’injustice sociale… sont des ingrédients d’une bombe sociale qui peut exploser à tout moment à la face des régimes politiques. À l’image de la révolte à laquelle on a assisté le lundi 25 septembre 2017 dans la commune de Koury (Yorosso, région de Sikasso), située à plus de 500 km de la capitale malienne et à la frontière du pays avec le Burkina Faso.
Une journée ensanglantée qui a enregistré un mort, trois blessés graves parmi les manifestants. Selon une source locale, tout est parti de la descente des douaniers à la foire. D’habitude, les commerçants détaillants, venus des différents horizons, sont rackettés par les douaniers et les agents de sécurité. Mais, ce 25 septembre 2017, un commerçant a manifesté son ras-le-bol et exigé un reçu contre le payement. Et les agents racketteurs l’auraient menacé avec leurs armes pour l’intimider. Il ne fallait pas plus pour susciter un mouvement de protestation autour de lui.
Dans un moment de panique, les gendarmes auraient tiré à balle réelle sur les manifestants tuant une personne et blessant grièvement deux. Ce qui fait que la protestation s’est muée en révolte car aux commerçants, se sont joints mécaniciens, menuisiers, transporteurs, jeunes et femmes qui ont incendié la direction de la douane, la gendarmerie, le domicile du chef de poste des Eaux et Forêts.
H.T