C’est à Ségou que le Général démissionnaire a officialisé sa candidature pour Koulouba le samedi 9 juin 2018. L’événement auquel nombre de ses alliés politiques ont pris part consacre un pas décisif de sa marche vers la colline du pouvoir, après sa démission de l’armée et le lancement de son mouvement anti-IBK.
Si on l’avait vu à Bamako lors du lancement en janvier dernier de la Plateforme pour le Changement qui porte sa candidature, Moussa Sinko Coulibaly, le général démissionnaire, était samedi dernier dans la capitale des Balazans pour l’officialisation de sa candidature pour la présidentielle 2018. Il faut dire que ambitions du compagnon d’Amadou Haya Sanogo étaient clairement affichées dès sa démission fracassante des rangs de l’armée nationale. Après avoir disparu des radars pour, dit-on, l’implantation de son mouvement, Moussa Sinko Coulibaly revient sous les projecteurs depuis la salle de spectacle Mierou Ba de Ségou, en compagnie des autres candidats du bloc politique « Les Bâtisseurs» dont il est membre.
Notons que des leaders comme Ras Bath de CDR, Me Demba Traoré de l’URD, Yeah Samaké du PACP, Dramane Dembélé de l’ARDEMA et Mamadou Igor pour ne citer que ceux-ci – ont honoré de leur présence la cérémonie au cours de laquelle certains desdits acteurs se sont succédé à la tribune. Il s’agit en premier lieu de Ras Bath, qui se fera remarquer par une impression très dithyrambique sur le candidat. « Sinko est un homme de confiance vu ce qu’il a fait (sa démission). Il a décidé de venir au secours du pays. C’est un sauveur de par ces actes », a dépeint le leader de CDR, avant de pousser l’éloge en ajoutant que Moussa Sinko Coulibaly a bien le profil idéal pour le changement du Mali.
Le héros du jour a pour sa part promis d’être le candidat exemplaire qui incarnera «la transparence dans la gestion des affaires de l’état ». Il estime que sa candidature fait peur à ceux des Maliens qui profitent de la corruption, du népotisme et de l’impunité. Moussa Sinko Coulibaly a indiqué que s’il est élu président de la République, il va réduire le budget de certains départements ministériels y compris celui du Chef de l’Etat. Il s’est en outre engagé à assurer un désenclavement synonyme d’intégration des campagnes et des villes pour booster l’activité économique.
L’ancien ministre de l’Administration territoriale a révélé avoir fait le tour du pays profond de Kayes à Menaka et qu’un peu partout les populations ont réclamé plus d’eau potable, d’électricité, de paix et de sécurité, tandis que de Koulikoro à Sikasso, les routes et la relance des usines sont entre autres les préoccupations ouvertement exprimées par tous. Et de rappeler avoir dénoncé les tares de la gouvernance alors qu’il était aux affaires avec la junte de Kati entre 2012-2013.
« Notre programme a comme priorité de défendre la souveraineté nationale, l’intégrité territoriale, les intérêts suprêmes et les causes justes du pays, à commencer par le conflit du Nord, qui n’a que trop duré », a indiqué le jeune ancien militaire de 46 ans. Moussa Sinko a ouvertement déclaré qu’il va opter pour une rupture totale à travers « détermination et rigueur ». Les pagailleurs à la tête de l’Etat sont donc prévenus !
La cérémonie a été marquée par la remise au candidat d’un drapeau par un enfant à la fin d’un sketch sur la protection des couches vulnérables de la population. Un symbole fort sur lequel il est désormais investi pour aller à la conquête du pouvoir. Les hostilités sont ouvertes !
Idrissa Keïta
Source: Le Témoin