Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne

Koulikoro : vers l’abandon des Mutilations génitales féminines et des mariages précoces dans la Commune de Tienfala

C’est du moins l’engagement pris par la population de la Commune de Tienfala. C’était hier mardi 26 septembre lors de la visite de haut niveau des acteurs de défense des droits des enfants au village de Fougadougou dans région de Koulikoro. Cette visite initiée par Unicef -Mali sur la problématique du mariage d’enfants et des Mutilations génitales féminines des enfants (MGF) a enregistré la participation de madame le ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Mme Traoré Oumou Touré; Mme Josiane Yaguibou, représentante de l’UNFPA au Mali; Mme Lucia Elmi, représentante de l’Unicef au Mali. S’y ajoutent le gouverneur de la région de Koulikoro ; le maire de la Commune de Tienfala, des représentants des associations de femmes, de jeunes, des ONG, des partenaires techniques et financiers ainsi que des médias.

violence conjugale viol femme couple confidence mariage precoce

La défense de la cause des enfants et surtout la sensibilisation sur l’abandon des violences faites aux enfants (mariages précoces et autres violences  comme les MGF) demeurent les missions principales de l’Unicef à travers le monde. L’Unicef-Mali n’a jamais failli à cette mission, et la visite à Fougadougou sur la problématique des MGF en est une illustration parfaite.

Le choix porté sur Fougadougou pour cette visite au sujet des mariages précoces et des MGF n’est pas le fait du hasard, quand on sait que  Koulikoro est parmi les régions où le taux des mariages précoces et des MGF est très élevé. Et Fougadougou s’illustre comme un bon exemple dans la lutte comme ces pratiques. Des pratiques jugées très néfastes pour les enfants, parce qu’elles portent atteinte, non seulement à leurs droits, mais aussi à leur santé, à leur éducation et par ricochet au développement de la société.

Des chiffres qui font grincer les dents

Selon le gouverneur, le taux des mariages précoces et des MGF dans la région de Koulikoro est de 94%. Au Mali, 16% des femmes et des filles sont mariées avant l’âge de 15 ans et 49% avant 18 ans. Presque 60% des filles à 19 ans sont déjà mamans; plus de 8 filles et femmes sur 10 ont subi une forme de mutilation génitale féminine, soit 83%. Aussi, 75,2% pensent que la pratique devrait se poursuivre, selon les données d’enquête MICS 2015.

Malgré ce tableau sombre, l’espoir est permis puisque grâce aux actions d’information et de sensibilisation, plus de 1200 villages au Mali ont déjà pris l’engagement public de mettre fin aux MGF dans leurs communautés. Cela prouve que  beaucoup a été fait même si le chemin de la victoire contre les MGF et les mariages précoces est encore long.

L’engagement et la détermination des populations de la Commune de Tienfala

A l’issue de la rencontre à Fougadougou, les populations des 5 villages de la Commune de Tienfala et les autorités de Koulikoro ont pris l’engagement ferme de faire sienne la lutte contre toutes les violences faites aux enfants.

Le gouverneur de Koulikoro a sollicité la création d’un sous-bureau de l’Unicef dans sa région pour soutenir le dynamisme et la détermination des populations  face à ces fléaux qui constituent les tares à l’épanouissement des enfants et au développement.

Lancée depuis 2011 dans la Commune de Tienfala, l’ONG “Tanyé” tente de rendre reluisant le tableau très sombre des MGF et mariages d’enfants dans la région de Koulikoro. Les résultats atteints, à ce jour, par cette ONG sont remarquables dans cette commune. Grâce aux activités d’information et de sensibilisation de cette ONG, les populations sont prêtes à abandonner les mariages précoces et à déposer, pour toujours,  les couteaux d’excision.

“Avec les Objectifs du développement durable, le monde a les yeux tournés vers l’élimination des pratiques néfastes telles le mariage des enfants et les MGF. Cet objectif nous interpelle tous, et j’en appelle particulièrement aux hommes, pères et frères pour être les meilleurs alliés de la protection des filles et femmes du Mali”, a lancé la directrice  de l’Unicef-Mali.

Séduite par la mobilisation, le dynamisme et l’enthousiasme des populations, la directrice de l’Unicef-Mali a indiqué que le leadership local et l’engagement communautaire, comme à Fougadougou, montrent que “changer les normes sociales à travers la sensibilisation et le dialogue, c’est possible”. Mais l’engagement et le leadership communautaire ne suffisent plus, il faut, a-t-elle ajouté, une protection juridique nationale, c’est -à -dire, une loi interdisant les violences basées sur le genre, y compris les MGF et le mariage d’enfants.

Rappelons que le Mali fait partie des rares  pays de l’Afrique de l’Ouest qui n’ont pas encore adopté une loi réprimant les Mutilations génitales féminines. Toutes choses qui interpellent les décideurs dont la ministre en charge de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille.

En entendant une telle loi, la ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et la famille a assuré que l’accompagnement de son département aux communautés, aux ONG et associations ne fera pas défaut pour gagner la guerre contre ces pratiques néfastes.

Rappelons que la rencontre de Fougadougou a été marquée par des poèmes sur les conséquences des MGF et des mariages précoces, mais aussi par des discussions et des causeries-débats avec les autorités communautaires et les jeunes sur les pratiques à bannir.

Abou Berthé

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance Les plus bas prix du Mali Acheter à bas prix au Mali Achat terrain à Bamako Terrain à vendre Bamako Immobilier titre foncier TF à Bamako ORTM en direct, RTB en direct RTN tele sahel niger ne direct