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KOSSOUMA/ MOUGNAN : Carnage à Djenné

Le cercle de Djenné tout comme la bonne partie de la région de Mopti sont sur une poudrière. Le samedi 25 juin le petit village de Kossouma et la Commune de Mougnan se sont affrontés, le bilan est lourd, un véritable carnage.

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Un conflit de 29 ans oppose Kossouma à Mougnan au sujet de terres de culture. Et pourtant, du point de vue de leur composition ethnique, les deux villages sont majoritairement constitués de Bozo et de Marka.

Les deux villages sont distants de 8 km seulement. Le premier affrontement a eu lieu en 1988. La justice n’a jamais été capable de définitivement trancher et régler le différend. D’une superficie de 300 hectares, la terre, objet de litige, était en défend depuis plusieurs années, suite à une décision de justice. Elle est située à un kilomètre de Mougnan et à 8 km de Kossouma.

Chaque fois que le problème se « réveille », le juge du jour le gère en sa manière, sans jamais vider le contentieux à la satisfaction des deux villages.

À la faveur des pluies tombées le vendredi, les habitants de Kossouma sont sortis tôt pour occuper et cultiver la terre litigieuse. A la vue de ces habitants de Kossouma, ceux de Kougnan sont sorties pour les en empêcher. Les deux communautés se sont retrouvées alors face à face.

Les uns armés de harpons et flèches, les autres avec des gourdins, de fusils, se sont fait face, avec au milieu, le sous-préfet qui tentait une médiation entre les deux communautés « frères ». D’aucuns affirment qu’il a même risqué sa vie. Il a fait ce qu’il a pu, mais l’inévitable est arrivé. C’était un véritable carnage, selon des témoins sur place.

La scène était apocalyptique. Finalement, le préfet de Djenné qui était en route pour une mission sur Mougnan, qui n’avait rien à voir avec le conflit, arriva plus tôt, car informé de la situation. Avec son sous-préfet, ils se sont employés à mettre fin au carnage. Mais, « l’affaire » était bien préparée. Il y a eu 15 morts du côté de Kossouma et 2 morts pour Mougnan et beaucoup de blessés très graves de part et d’autres.

Un Conseiller du Cercle a même perdu ses deux yeux. Les morts ont été transportés à la morgue de Djenné. Quant aux blessés, ils ont été répartis entre le Centre de santé de référence de Djenné et l’hôpital de Mopti.

Les jours suivants a régné un calme plat dans les deux villages. Hier dimanche, après une courte entrevue entre le gouverneur, le préfet de Djenné et les élus nationaux, notamment les deux députés de la circonscription, ils se sont transportés à Mougnan, chef-lieu de Commune et de la sous-préfecture pour apaiser les esprits et trouver une solution.

Cette zone du cercle de Djenné vit des moments difficiles. D’une part elle est constamment attaquée par les fidèles du prédicateur salafiste Amadou Kounfa, et d’autre part par des conflits intercommunautaires. Certains sur place affirment que ce carnage pouvait être évité, si la justice avait joué son rôle. Mais aussi, « la bataille » du samedi pouvait être empêchée, car la veille, beaucoup de gens savaient ce qui allait se passer. Il est urgent que la justice fasse son travail pour résoudre, les conflits concernant le bourgou, le pâturage, la traversée des animaux et la terre. Le cercle de Djenné, zone inondée, manque de suffisamment de terre cultivable. Chaque village essaye d’avoir le maximum de terre pour ses habitants.

Levy Dougnon

Source: lesechos
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