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King Massassy: Le roi éclectique

Lassine Coulibaly, de son vrai nom, est un touche-à-tout. Il a fait ses premières armes dans le monde du Hip hop où il s’est fait connaître, avant d’apporter à son arc les cordes de la comédie et de la photographie

 

Il fait partie des précurseurs du mouvement Hip hop malien dans les années 1990 avec les groupes « Sofa » et « King Da Dja ». Après quelques albums et des tournées à l’intérieur du pays comme à l’étranger, Lassine Coulibaly décide de passer à l’art dramatique et au cinéma et travaille comme comédien avec la compagnie « BlonBa ». Il apparaît dans des œuvres comme « Dou la famille » et une série humoristique intitulée « Cyberdébrouille » de Canal+, une chaîne de télévision française.

À partir de 2007, il se lance dans la photographie avec près d’une dizaine de collections qu’il a présentées pendant deux éditions des Rencontres africaines de la photo de Bamako, en Afrique et en Europe. Ce qui explique le sobriquet de Fototala King Massassy, c’est-à-dire photographe et roi des Coulibaly Massassy du Kaarta. Un royaume bambara dans l’ouest du Mali entre 1633 et 1854. Si le nom Fototala est assez récent (2007), King Massassy était une manière pour lui de proclamer ses origines car, à l’époque le Hip hop était considéré comme un retour aux sources.

De nos jours, Lassine Coulibaly mène en parallèle sa carrière de musicien, de comédien et de photographe. Ce qui en fait un des rois de la scène. Fréquemment en tournée en Afrique ou en Europe, il est encore bloqué en Espagne du fait de la pandémie du coronavirus. En 2018, il a présenté dans les différents Instituts français du continent un spectacle de musique et de projection, dans lequel il invite les spectateurs au voyage en les faisant découvrir musique et chants traditionnels du Mali. Un retour aux sources musicales, accompagné d’une projection de photographies de son voyage entre Paris et Bamako.

À la fois poète et militant, drôle, sensible ou provocateur, Lassy King Massassy tend à l’Afrique un miroir sans concessions. Ses textes secouent les tabous de la société malienne, tout en revisitant les refrains traditionnels. Son charisme et son talent ont été reconnus et applaudis par de nombreux publics (dont plusieurs scènes prestigieuses comme l’Olympia), en France comme au Mali, en musique mais aussi au théâtre.

En 2007, il a participé à l’album Red Eath – À Malian Project de Dee Dee Bridgewater, au clip du titre Compared To What et aux concerts au Bataclan en France. Ce qui donne à King une plus grande ouverture dans le monde de la musique en France.

GRANDS SUCCÈS- Pourtant en 2006, il avait sorti l’album Né (Moi). Son premier album solo Niokala So connaît un vif succès et remporte le Mali Music Award, la victoire de la musique malienne. Avec l’album Tugna (Wanda Records), il se produit dans tout le Mali de Bamako à Tombouctou.

Lassy King s’est intéressé au Hip hop dès 1989. Il a été introduit dans le groupe « Sofa » par son fondateur Daffé Kouyaté. Le groupe portera ensuite le nom de « King Da Dja » (King, Daffé, Djaraké) à la sortie de leur premier album. Ils sont considérés comme les « grands frères » des rappeurs du Mali.

C’est en 2001 que Lassy King fait ses débuts sur les planches dans « Le Retour de Bougouniéré » avec la compagnie BlonBa de Alioune Ifra N’diaye. Avec cette pièce, il fait le tour des scènes européennes. En 2002 et 2003, il est l’un des principaux interprètes de la pièce « Segu Fassa » ou la Geste de Ségou. L’œuvre qui retrace aussi l’histoire légendaire de l’empire du Mali, est présentée une vingtaine de fois en France.

Entre 2005 et 2007, Lassy King est l’un des trois interprètes de la pièce « Bougougniéré invite à dîner », toujours avec la compagnie BlonBa, et mise en scène par le Français Patrick Lemauff. Cette œuvre récoltera également de grands succès à travers plus de 100 représentations au Mali, en Belgique, au Luxembourg et en France.

Au fil de ses tournées musicales ou théâtrales, Lassy King anime de nombreux ateliers d’éveil musical pour les enfants et d’écriture rap. Aujourd’hui, à 48 ans, il s’impose comme photographe. Fotolala King Massassy a exposé aux 11è et 12è Rencontres photos de Bamako. Ces œuvres étaient respectivement intitulées : «Anarchie productive» et « Brassage ». La première rendait hommage à ces héros anonymes du quotidien «qui s’en sortent sans rien demander à personne».

Quant au « Brassage », elle a été réalisée en 2019 à Bamako, au fil des rencontres, parfois instantanées, au coin d’une rue, avec des personnes. «Je suis aussi allé à la rencontre de maîtres de services occultes qui prescrivent des talismans aux personnes venues les consulter pour des raisons diverses.» Ce fut un travail d’anthropologie et de recherche esthétique avec une post-production Photoshop. Cela n’a pas été facile. Il y a eu beaucoup de réticence et même des refus mais aussi de belles rencontres avec ceux qui ont bien voulu me parler du secret de leurs talismans », raconte-t-il.

ÉLÉMENT DE DÉCORATION- Touche-à-tout et tout terrain, Lassine Coulibaly a appris la photo comme le reste. Dans la pratique. Il marche des heures dans les rues, appareil photo en main. « Il réunit la spontanéité de scènes vivantes à Bamako (vendeurs au marché, baignades, pêcheurs, etc.), et une composition de l’image rigoureuse et étonnante.

Pour lui, nos compatriotes sont très sensibles à la photo à la fois comme moyen de marquer le temps à travers un repère, mais aussi comme élément de décoration. Ce qui explique le fait que beaucoup de familles accrochent des photos bien encadrées aux murs de leur maison. Ce sont des photos de famille, de différentes générations.

Pourtant au début, King ne visait pas une carrière de photographe quand il a commencé. C’est venu tout simplement parce qu’il « aimait photographier les flamboyants de Bamako pendant l’hivernage » car ces plantes fleurissent et donnent beaucoup de couleurs.

Notre interlocuteur est un admirateur de Rosa Parks, la Noire américaine qui refusa de céder sa place dans un bus à un homme blanc. C’était en 1955. Elle est devenue une figure emblématique de la lutte pour les droits civiques aux États-Unis. « Avec le groupe Sofa, on a eu la chance de faire une tournée aux États-Unis grâce à une Malienne qui voulait nous aider. On a joué dans des États du Sud : le Mississippi, la Louisiane, le Tennessee, l’Alabama… », se souvient King qui a fait la connaissance de Rosa Parks à Montgomery, dans une église où s’étaient rencontrés Malcolm X et Martin Luther King. « Là encore, c’est son engagement et sa volonté qui m’ont marqué », dit-il.

 RAPPEUR, PHOTOGRAPHE, COMÉDIEN

Né en 1971 en Côte d’Ivoire, Fototala King Massassy est un artiste malien à la production foisonnante. Rappeur, comédien et photographe autodidacte, il est inclassable. D’abord amateur, Fototala King Massassy pratique la photographie dès 2007 et en fait une de ses principales activités professionnelles en 2015. Il expose rapidement au Mali, pour la Biennale de Bamako, puis en France. À travers les portraits de ses héros du quotidien, Fototala King Massassy parle de l’Afrique qu’il veut voir «se connaître et s’aimer» et entend bien «montrer combien l’Afrique est dynamique, inventive, fertile».

En plus ses travaux en photographie et expériences sur la scène dramatique et devant les cameras du 7ème art, Lassine Coulibaly continue à faire du rap qui demeure son premier amour.

Lassy King s’intéresse au hip-hop dès 1989. Il est considéré comme le “grand frère” des rappeurs du Mali. En 1993, il forme avec Master T le tout premier groupe du genre à Bamako : Sofa. Ils partent plus d’un mois en tournée aux USA. Quelque temps plus tard, Master T décède brutalement.

Il fonde le groupe King Da Dja. Avec l’album tugna (Wanda Records), ils se produisent dans tout le Mali, de Bamako à Tombouctou. En France, ils assurent les premières parties de Salif Keita à la Cité de la Musique à Paris (oct. 1997) puis à la Cigale (juin 1999). Parallèlement, son duo avec Aziz Wonder (reggae), passe en 1ère partie d’Alpha Blondy, au Stade omnisports Modibo Kéïta de Bamako en 1998.

En France, il se produit notamment dans la célèbre salle de concert de l’Olympia en juin 2003. C’était la 1ère partie d’un mémorable concert de Salif Keïta (juin 2003). La même année, il est invité à l’Élysée Montmartre, par un grand groupe de rap français Molec de Rua.

Avec son jeune frère Abba Wayne, King fait un single intitulé Bravo. Ce qui leur permet de prester avec Cheick Tidiane Seck au New Morning de Paris.

En 2008, à la suite d’une résidence de création à l’abbaye de royaumont (France), il crée et met en scène un spectacle intitulé « Du griot au slameur ». Ce dernier, présenté au Centre culturel français (CCF), actuel Institut français du Mali à Bamako. Puis, il tourne dans de nombreux CCF en Afrique.

De nombreux titres et vidéo-clip comme : « Bombo Si », « Nakoun » sont mis à la disposition des mélomanes.

Sur le plan de la collaboration, Lassine Coulibaly a eu l’opportunité de se collaborer avec de nombreux grands artistes pour se faire la main : Salif Kéïta, Cheick Tidiane Seck, la Finlandaise Bjork, l’Américain comme Keziah Jones, l’Anglais Damon Albarn,…

Y.D

Source : L’ESSOR

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