Selon un rapport de l’International Crisis Group publié lundi 29 mai, la région de la vallée du Rift au Kenya risque d’être le théâtre de tensions entre différents groupes ethniques lors des élections générales du 8 août prochain. En cause, les conflits fonciers, l’accentuation de la compétition dans la politique locale et les blessures mal cicatrisées des violences post-électorales de 2007-2008.
Nakuru, Narok, West Pokot, Uasin Gishu… Autant de comtés qui ont une longue histoire de violences ethniques. A l’origine des tensions : la terre.
Le rapport remonte à l’indépendance, quand la politique de Jomo Kenyatta, premier président, a favorisé les Kikuyus dans la reprise des terrains occupés par les colons. Au détriment d’autres ethnies originaires de la région, comme les Kalenjins, ou les Masaï. Aujourd’hui, le thème du vol de la terre est encore omniprésent dans les discours des politiques locaux.
Cette année, pourtant, un conflit à l’échelle nationale comme en 2007 est très peu probable, explique l’International Crisis Group (ICG). C’est grâce à l’alliance au sein d’un même parti des deux groupes ethniques les plus importants du pays, les Kikuyus et les Kalenjins, rassemblés depuis 2013 dans le Jubilee d’Uhuru Kenyatta et de son vice-président William Ruto.
Mais au niveau local les campagnes pour les postes de gouverneurs pourraient dégénérer et les tensions entre tribus pastorales pourraient s’accentuer. Le rapport note dans ce sens une prolifération d’armes légères dans les comtés de Baringo et de West Pokot.
Et puis, conclut Abdullahi Abdille, chercheur, il n’y a pas eu de réelle réconciliation entre les ethnies qui se sont affrontées en 2007-2008.
RFI