La tension reste vive à Kéniéba entre les jeunes et les autorités administratives. Les manifestations ont repris ce mardi 12 juin dans la ville, mais elles ont été dispersées par les forces de l’ordre. Celles de ce lundi 11 juin ont fait au moins un mort, de nombreux blessés, et plus d’un « millier de cartes d’électeurs brûlées », selon le préfet. Les enquêtes sont en cours, et plusieurs manifestants ont été interpellés.
Selon le Préfet de Kéniéba, une délégation conduite par le Gouverneur de Kayes s’est rendue dans la localité. Objectif, dit-il, « faire l’état des lieux ». « Aucune discussion n’est entamée pour le moment entre les deux parties », précise le Préfet de cercle, sans autres explications.
Hier, lundi 11 juin, en début de matinée de violentes manifestations ont opposé les forces de l’ordre aux jeunes de Kéniéba. A l’origine du conflit, une mésentente entre la communauté des villages environnants de Kéniéba et la direction des ressources humaines de la mine d’or de Goungoto dans la région de Kayes.
La population reproche aux responsables de la direction de « n’avoir pas recruté un maximum de jeunes de Kéniéba ». Dans cette ville, les communautés revendiquent « la formation de la jeunesse, le recrutement de plus de jeunes et le départ du directeur des ressources humaines de la mine ». Des discussions avec le préfet sur la question, auraient dégénéré et conduit aux évènements de lundi dernier.
Les manifestations à Kéniéba ont fait au moins un mort et huit blessés. Le préfet annonce « plus de 80 mille cartes d’électeur biométriques parties en fumée, la préfecture et des domiciles incendiés ». Des renforts ont quitté la ville de Kita pour Kéniéba. Sur place, de sources locales évoquent « un calme précaire et une atmosphère tendue ».
« Il est fort possible que Kéniéba soit exclu de l’élection présidentielle du 29 juillet prochain », prédisent certains observateurs. Selon eux, cette situation de colère des jeunes s’explique par la mauvaise gouvernance et la gestion abusive des richesses naturelles qu’engendre le cercle de Kéniéba.
Abdoulaye Niang, économiste, chercheur au Centre « Sènè »
Studio tamani