Président de la Commission Défense, Sécurité et Protection civile à l’Assemblée nationale, à 37 ans Karim Keita, le fils aîné du président IBK, inconnu du grand public il y a peu, n’hésite plus à s’afficher aux côtés des dirigeants du monde.
«Au Mali, tout s’achète». Ce dicton, le député Karim Keita en fait sa ligne de conduite politique. Des forages dans des mosquées à Quinzambougou en commune II du district de Bamako d’où il tient son siège de député. Des sacs de sucre pour les imams, cinq billets d’avions pour la Mecque chaque année ou encore des sacs de riz pour les chefs de quartier ou dans chaque cas de décès. Les membres de son groupe de soutien ne se lassent pas de citer les bienfaits du député.
Karim est sur tous les fronts. Sa générosité n’a pas de limite. Tout le monde est concerné même les journalistes se voient proposer des sacs de riz. Face au pouvoir financier et à son désir d’omniprésence, les maires s’éclipsent. La voirie dans la commune, le pavage des ruelles notamment aux alentours de la grande mosquée de Quinzambougou sont au crédit du jeune député. A la permanence du député, on se vante même de la dotation des commissariats en carburant. Le phénomène Karim est tel qu’on est en droit de se demander comment il parvient à financer autant d’activités.
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«Si je veux citer les bienfaits de Karim on va pas quitter ici», indique Togola, coordinateur du plus grand club de soutien du député, au siège de sa permanence en Commune II. Au total, 45 clubs, à travers tout le pays, revendiquent leur soutien à Karim. Bien au-delà de sa circonscription électorale. Autour de Karim Keita tout est fait pour donner une image d’homme providentiel, d’homme du peuple. Pourtant, dans l’entourage immédiat, la parole n’est pas ouverte. Personne ne semble être « bien placé » pour parler de celui qui en est à son deuxième procès contre la presse pour «diffamation».
Trapu, la tête toujours coiffée à ras et de forte corpulence, Karim n’a pas seulement la taille de son père. L’aîné des enfants IBK, est tout comme son paternel, un BCBG (bon chic bon genre). Son goût prononcé pour le luxe, associé et son teint moins foncé que celui de la majorité des maliens a bâti sa réputation de fils à papa. Pour Me Mamadou Gaoussou Diarra, son ami et ancien ministre de son père, Karim n’a pas l’image qu’on lui colle. «Moi personnellement, il m’appelle Koro (grand frère, ndlr)», dit-il. Et d’ajouter: «depuis que je le connais, je ne l’ai jamais vu s’en prendre à quelqu’un».
Un homme d’affaires
Aujourd’hui, Karim est incontournable sur la scène politique malienne. Si ses méthodes s’apparentent à celles d’un homme d’affaire, c’est parce qu’il en est un. Le monde des commissions et des rétro-commissions n’a pas plus aucun secret pour lui. L’homme a bien plus d’expériences dans ce domaine qu’en politique. Car, Karim c’est le fondateur l’agence Konijane Strategic Partners (KSP), un cabinet de conseil pour les entreprises en Afrique. Parallèlement, il gère une société de location de véhicules, Rent a Car. Des business qu’il monte dès son retour au pays en 2006 après son retour du Canada.
@mamadou_togola
Source: Koulouba.com