Après les nouvelles déclarations de Gérald Darmanin hier soir, l’avocat de Karim Benzema a répondu ce matin. S’il confirme bien qu’il va déposer plainte contre le ministre de l’Intérieur, il évoque aussi la santé psychologique de l’attaquant, qui ne serait pas dans les meilleures conditions depuis le déclenchement de cette polémique.
La guerre médiatique se poursuit entre Gérald Darmanin et Karim Benzema, faisant écho à la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, et à l’assassinat du professeur de lettres dans un lycée d’Arras, Dominique Bernard, par un ancien élève radicalisé. Le ministre de l’Intérieur a évoqué dans un premier temps le fait que «Mr Karim Benzema est en lien, on le sait tous, notoire, avec les Frères Musulmans.» Des propos chocs qu’il a confirmés hier soir à BFM TV, affirmant que les messages de soutien du joueur sur ses réseaux sociaux vont toujours dans le même sens. «Je constate qu’il n’a toujours pas fait un tweet pour l’assassinat de ce professeur à Arras. Il n’a pas non plus fait de tweet pour les bébés décapités, les femmes violées, les 1.300 massacrés par les terroristes islamistes en Israël. Vous savez, le frérisme est très insidieux. Ça consiste à utiliser tous les moyens de la société – le sport, la musique, l’influence sur internet – pour pouvoir faire passer un islam rigoriste. C’est ça le frérisme.»
Face à une telle affirmation, le clan Benzema n’avait pas tardé à réagir par la voix de l’avocat, maitre Hugues Vigier. Ce dernier avait déjà menacé le ministre de l’Intérieur de représailles en portant plainte pour diffamation après les premières déclarations de ce dernier en début de semaine. Mais les nouveaux propos du numéro 3 du gouvernement n’ont fait qu’augmenter la tension entre les deux camps. Depuis, toutes les personnalités politiques s’en donnent à cœur joie, comme Eriz Zemmour, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélanchon, choisissant leur camp et profitant également du très fort impact médiatique de Benzema. Maitre Vigier confirme ce matin sur les ondes de France Info son intention de porter plainte. «On ne poursuivra pas tout le monde. Qu’ils en profitent à aller toujours plus loin dans l’abject. Le plus significatif donc le ministre de l’Intérieur car il a un rôle considérable. On a compris qu’il prépare 2027», s’insurge-t-il avant de témoigner de l’état psychologique de son client.
Benzema est sous le choc
Jusque-là, l’attaquant n’a pas vraiment réagi si ce n’est par le biais de posts sur les réseaux sociaux toujours aussi mystérieux à déchiffrer. Selon son avocat, il est choqué par les dernières accusations dont il fait l’objet. «Hier soir, je parlais avec Karim Benzema et c’est la première fois qu’il me disait ça : “J’ai entendu tellement de choses sur moi, tellement de choses injustes, mais là ce sont mes gamins qui souffrent parce qu’on accuse leur père d’être un terroriste.” Il faut que ces gens mesurent la violence de leur propos pour du pur électoralisme. En plus, ça va nourrir les voix à l’extrême droite, et ce n’est sûrement pas à M. Darmanin que ça va profiter. Mais une fois que les mots sont dits, ils ont un effet considérable. » Maitre Vigier revient également sur la fameuse utilisation que Benzema fait des réseaux sociaux et l’absence de message de soutien pour les victimes d’Israël ou du professeur assassiné.
«J’ai entendu Mourad Boudjellal expliquer que le ministre de l’Intérieur n’aurait pas fait un seul tweet pour les victimes de Gaza. M. Darmanin parle de tweet sélectif, mais il impose à Karim de Benzema de ne pas en faire. De qui se moque-t-on ? C’est toujours dans le même sens» dénonce-t-il. La suite se jouera sans doute au tribunal. «Il a porté contre lui une accusation grave. Soit elle est juste, il le dit, il le démontre et il la maintient, soit elle est fausse et le courage politique et c’est le reconnaître. Quand on vient dire : “la balle est dans votre camp. Si vous acceptez de faire ce tweet, je retire mon propos.” En réalité, ça signifie que ce qu’a dit le ministre de l’Intérieur est faux. Il le sait. Il ne sait plus comment faire machine arrière, sauf à gagner du temps en espérant que dans l’actualité, dans trois jours, on en parle plus. C’est de la basse politique.» Le message est passé.
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