Depuis quelques jours, une jeune femme est en train de ramasser tout ce qu’elle trouve sous la main à Kalaban Coro Plateau. Sa méthode : elle se fait passer pour une visiteuse, dépouille ses hôtes et disparait. Cette jeune femme a fait déjà trois victimes dans le quartier et réussit à s’échapper à la vigilance de ses victimes à l’issue de chaque forfaiture.
Elle s’appelle souvent Mamie, tantôt Mamou ou bien Maï. Elle est claire de teint dans une fine silhouette, toujours bien drapée dans des boubous Bazin et toujours bien coiffée de mèches brésiliennes. Une apparence trompeuse puisque, ce n’est pas dans tous les cas que l’habit fait le moine.
Ses premières victimes : des jeunes étudiants dans une cour commune qui ont été dépouillés de leur argent et de leur téléphone portable. En effet, le mardi 9 avril dernier, aux environs de 10 heures, cette jeune dame débarque dans une cour commune et se fait passer pour la grande sœur d’un de ces jeunes étudiants.
«Je vais me reposer dans votre chambre en attendant que l’un d’entre eux revienne. J’ai le double de la clé avec moi », a-t-elle dit à la voisine.
Quelques minutes plus tard, la visiteuse ressort et se précipite vers la sortie sans même dire au revoir à son hôte.
« C’est quelques heures plus tard que nous avons constaté qu’elle a ouvert la porte avec un autre instrument que la clé. Nous avons perdu notre argent, une somme de 100 000F, un nouveau téléphone portable », a dit le jeune étudiant, une fois retourné à la maison.
A quelques mètres de là, la même jeune fille se présente dans une autre famille comme Mamie la copine de la patronne qui assurait la garde de la maison.
« Elle m’a dit de venir prendre le frigo. Je dois l’amener chez moi, car j’ai une cérémonie chez moi, on s’est déjà tout dit au téléphone. Donc, toi tu ne me connais pas ? J’étais là le jour du baptême de cet enfant que tu portes au dos. Dis-lui que sa copine Mariam est passé prendre le frigo comme convenu», a-t-elle déclaré. Malgré toute la méfiance de la servante, le frigo de sa patronne est emporté par la même voleuse.
Deux jours plus tard, c’est-à-dire hier jeudi 11 avril 2019, la même voleuse se présente dans une autre famille du quartier sous le sobriquet de Mamou. Elle débarque dans cette famille et s’empare d’une valise et d’un ordinateur. Vue par la servante, elle nie tout en bloc et jure que ces bagages lui appartiennent. Elle propose même de faire appel aux policiers.
«Je suis très fatiguée, car je viens d’un voyage et cherche mon domicile que je n’arrive pas à retrouver. C’est une grande famille soninké », a-t-elle insisté. Prise au sérieux, une vielle lui demande même pardon et lui indique une famille soninké. Pendant ce temps, un véhicule de police, venu déposer du riz chez un chef hiérarchique, a été interpellé par la voleuse.
« Venez nous départager ici. Ces femmes m’accusent de vol et elles veulent ouvrir ma valise sans mon gré », malgré cette audace, la servante n’a pas voulu céder, même en présence de des policiers.
« Nous allons appeler Tante Mamou d’abord, elle ne peut pas s’en sortir aussi facilement », a clamé la servante ! Prise de panique, elle décide de s’éclipser.
« Je vais appeler mon homonyme Mamou ; comme vous ne me connaissez pas. Elle se retire de ses bourreaux et escalade le mur pour s’enfuir. Après un long moment, les propriétaires de la maison ont constaté que la voleuse a pris la poudre d’escampette. Malgré les cris et les alertes de la famille arnaquée, la jolie voleuse est toujours dans la nature à la recherche de nouvelle victimes.
Comme l’a dit la servante, la valise et le sac d’ordinateur appartenaient bel et bien à sa patronne, une fonctionnaire. Heureusement, qu’elle n’a pas pu les emporter.
En tout cas, la vigilance doit être de mise dans les quartiers excentrés de Bamako qui font l’objet de la délinquance de toute sorte, car vidés de ces bras valides pendant la journée, à la recherche de la pitance du jour.
Donc à bon entendeur salut !
PAR CHRISTELLE KONE.
Source: info-matin